La cour d’appel de Rennes a confirmé une ordonnance de non-lieu au bénéfice du groupe Yves Rocher contestée par la défense d’Alexeï Navalny, qui avait porté plainte contre la firme de cosmétiques pour « dénonciation calomnieuse », a-t-on appris samedi auprès de l’avocat de l’opposant russe.
« Cette décision est totalement incompréhensible, un pourvoi est sérieusement envisagé », a réagi auprès de l’AFP Me William Bourdon. En 2019, M. Navalny et son frère Oleg avaient déposé plainte en France pour « dénonciation calomnieuse » estimant qu’Yves Rocher les avait injustement accusés d’escroquerie en Russie, où le groupe de cosmétiques est implanté depuis 1991.
En 2012, la justice russe avait ouvert une enquête sur de supposés détournement de fonds qui auraient été commis par la société Glavpodpiska, détenue par les frères Navalny, au détriment de la filiale russe du groupe français, Yves Rocher-Vostok. À la faveur de ces investigations, Yves Rocher avait dit avoir « découvert plusieurs indices concordants et importants rendant vraisemblable l’existence d’une escroquerie. La firme basée dans le Morbihan avait alors déposé plainte contre X pour avoir accès au dossier.
Le sursis de Navalny révoqué
Le groupe avait par la suite reconnu n’avoir subi aucun préjudice mais cela n’a pas empêché Alexeï Navalny, ennemi juré de Vladimir Poutine, de se faire condamner en Russie en décembre 2014 à trois ans et demi de prison avec sursis pour détournement au détriment de la filiale russe d’Yves Rocher. Son frère Oleg s’était vu infliger la même condamnation, mais ferme.
Le sursis d’Alexeï Navalny avait ensuite été révoqué, les autorités russes l’accusant d’avoir enfreint des mesures de contrôle judiciaire alors qu’il était en convalescence en Allemagne, après avoir survécu à une tentative d’empoisonnement.
Alexeï Navalny avait été arrêté en janvier 2021 à son retour de Berlin. Fin mai 2022, Alexeï Navalny a, par ailleurs, été condamné en Russie à neuf ans de prison supplémentaires pour le détournement supposé de dons versés à ses organisations de lutte contre la corruption, des accusations qu’il nie et estime politiquement motivées.
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