L’histoire des conflits armés révèle au moins un truisme : les guerres sont plus facilement déclenchées que conclues.
Prenons le conflit le plus sanglant du 20e siècle – la Première Guerre mondiale, aussi connue comme la Grande Guerre.
Les opérations de cette guerre ont été dans l’impasse pendant des années, lorsque les lignes de front en Europe avaient à peine bougé de quelques centaines de mètres.
Ce truisme mérite d’être gardé à l’esprit lorsqu’on examine la guerre en Ukraine.
Si, en deux mots, le but de la guerre est de vaincre un adversaire ou d’obtenir un avantage suffisant pour réclamer la paix, les perspectives de paix en Ukraine sont bien limitées.
Après avoir lancé une invasion en pensant qu’elle serait couronnée de succès en quelques jours, Vladimir Poutine s’enlise dans une guerre qu’il semble peu probable de gagner, à condition que d’autres pays continuent à aider son adversaire. Poutine pourrait mettre fin à la guerre qu’il a déclenchée en se retirant d’Ukraine, mais ayant tant investi dans le conflit, cela semble peu probable.
Confrontée à une menace existentielle, l’Ukraine ne peut pas accepter facilement un accord de paix à moins que la Russie ne se retire complètement du territoire occupé, y compris de la Crimée. Comme cela s’est déjà produit, permettre aux Russes de rester en Crimée après l’avoir annexée en 2014, les encouragerait à poursuivre la guerre à l’avenir.
Ces observations sont bien pertinentes si l’on considère le document de position du Parti communiste chinois (PCC) sur le « plan de paix » en Ukraine en 12 points.
Le document regorge des habituelles déclarations de politique étrangère de l’État-parti chinois sur « l’abandon de la mentalité de guerre froide » et « l’arrêt des sanctions unilatérales ».
Le caractère superficiel du document est révélé dans son premier point intitulé « Respecter la souveraineté de tous les pays ».
Ce point stipule : « Le droit international universellement reconnu, y compris les buts et principes de la Charte des Nations Unies, doit être strictement respecté. La souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être effectivement défendues. Tous les pays, grands ou petits, forts ou faibles, riches ou pauvres, sont des membres égaux de la communauté internationale. Toutes les parties doivent respecter conjointement les normes fondamentales régissant les relations internationales et défendre l’équité et la justice. Une application égale et uniforme du droit international doit être encouragée, tandis que les doubles standards doivent être rejetés. »
La conséquence logique de ces affirmations serait un retrait russe de l’Ukraine. L’Ukraine est un État souverain qui est un membre indépendant des Nations unies, tout comme la Russie, depuis la dissolution de l’Union soviétique. Elle a des frontières internationalement reconnues.
Si le régime chinois était sincère dans sa recherche de la paix, il conseillerait à la Russie de se retirer.
Les paroles et les actions ne collent pas
Lors d’une conférence de presse, lorsqu’on a demandé à Wang Wenbin, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, pourquoi la Chine n’avait pas appelé la Russie à retirer ses troupes dans son document de position et pourquoi elle n’avait pas identifié d’agresseur dans le conflit, il n’a pas répondu directement à ces questions.
À la place, Pékin continue de maintenir le « partenariat sans limites » avec le régime de Poutine. La Chine a bien bénéficié économiquement de la guerre russo-ukrainienne tandis que les échanges commerciaux entre les deux nations se sont considérablement accrus depuis l’invasion de l’Ukraine.
Pourtant, le plan chinois affirme que « la sécurité d’une région ne doit pas être obtenue en renforçant ou en élargissant des blocs militaires ».
C’est ce qui sous-tend la crainte du régime chinois. Hormis l’Iran et la Chine, aucune nation d’importance ne soutient la Russie, alors que de nombreux pays aident l’Ukraine.
Pékin veut réduire le conflit à un conflit entre la Russie et l’Ukraine, ce qui ferait pencher la balance en faveur de Poutine. La Chine et la Russie ont un ennemi commun, à savoir l’Occident et surtout sa première puissance – les États-Unis.
Pékin joue également un jeu à long terme. Si la Russie s’endette lourdement auprès de l’État-parti chinois, l’objectif de réalisation de revendications territoriales de ce dernier dans la zone du Pacifique devient plus facilement atteignable.
La véritable intention du plan du régime chinois est révélée au point 10, qui insiste sur le fait que seules les sanctions autorisées par le Conseil de sécurité des Nations unies sont appropriées. Cependant, la Russie, comme la Chine, exerce un droit de veto au Conseil de sécurité, ce qui signifie que de telles sanctions ne seront jamais approuvées !
Il est impossible de conclure que le document chinois est un plan de paix sérieux.
Il a été aussi rédigé en gardant Taïwan à l’esprit. Le régime chinois utiliserait un document écrit de manière similaire s’il envahissait cette île démocratique et dirigée par un gouvernement autonome.
Le « plan de paix » chinois démontre que le PCC s’inquiète de l’utilisation de sanctions contre des antagonistes et de la réaction de la communauté internationale qui s’oppose de plus en plus fermement à sa politique agressive dans la zone Indo-Pacifique.
Entretemps, les responsables chinois et russes continuent de se rencontrer, et Vladimir Poutine vient d’annoncer que le dirigeant chinois Xi Jinping se rendrait à Moscou.
Les rapports de la semaine dernière suggèrent également que la Chine envisage de fournir l’équipement militaire à la Russie, ce qui n’est pas l’action d’un pays réellement intéressé par la paix.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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