Un appel à la sobriété bien reçu mais pas nouveau, des interrogations sur le changement de modèle agricole, des regrets sur les pollutions : les ONG ont reçu de manière contrastée jeudi les annonces du président Emmanuel Macron sur l’eau.
« On s’attendait à un certain nombre de ces annonces dans le sens où c’est finalement la réactualisation et la mise en œuvre de certains éléments de planification qui étaient déjà existants », a souligné auprès de l’AFP Alexis Guilpart, animateur du réseau Eau et Milieux aquatiques de la Fédération nature environnement (FNE).
Le spécialiste se réfère notamment aux Assises de l’eau en 2019, lorsque le gouvernement s’était fixé un objectif de -10% en 2025 pour les prélèvements de l’eau et -30% en 2035. Jeudi, l’exécutif a repris cet objectif de -10%… mais pour 2030, par rapport aux niveaux de 2019 selon le ministère de la Transition écologique.
« C’est bien que la sobriété ait été rappelée comme un impératif et comme un cap mais c’est un peu dommage qu’on n’ait pas tenu ce socle qu’on s’était fixé en 2019 », regrette Alexis Guilpart. « On repousse à la fois l’échéance et l’objectif », note-t-il.
Absence de mesure forte sur les pollutions agricoles et industrielles
« On se réjouit plutôt que le chef de l’État ait parlé de la nécessité de réinventer un modèle agricole », ajoute toutefois l’expert. Sur ce point, l’accueil est plus froid du côté du WWF. « Le président de la République parle d’une transformation du modèle agricole sans en donner le contenu ni tout le financement », déplore Pierre Cannet, directeur du plaidoyer du WWF France.
Pour autant?, il manque une vision systémique de la transformation agricole : les efforts ne doivent pas reposer que sur les agriculteurs mais aussi sur les industriels. ‼️
— WWF France ? (@WWFFrance) March 30, 2023
« Il manque une vision systémique de la transformation agricole : l’ensemble des efforts ne doit pas reposer que sur les agriculteurs mais aussi sur les industriels amont et aval », souligne-t-il aussi.
L’ONG Générations Futures a regretté de son côté l’absence de mesure forte sur les pollutions agricoles et industrielles. « Ce sujet de la protection de la ressource des pollutions chimiques induites par l’activité humaine est majeur et il y a beaucoup à faire en la matière ! Et ce n’est pas en n’annonçant rien et en ne faisant rien que la situation risque de s’arranger… », ironise-t-elle.
« Sur les pollutions diffuses c’est le point faible du document de planification », abonde Alexis Guilpart. « On ne parle pas encore de trop remettre en cause la forte consommation d’intrants, de pesticides et d’engrais azotés » dans l’agriculture. C’est « une petite timidité qu’on regrette très clairement mais qui ne nous surprend pas non plus au vu du verrouillage qu’il y a eu lors de la phase de concertation », juge l’expert de la FNE.
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