Pluie de critiques pour la nouvelle façade de la Samaritaine : « une grosse bouse » ; « une verrue au cœur de Paris » ; « le degré 0 de l’architecture »

mars 5, 2019 10:28, Last Updated: mars 5, 2019 10:28
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Dévoilée fin janvier, la façade en verre conçue par le cabinet SANAA pour remplacer celle d’un ancien magasin de la Samaritaine de la rue de Rivoli construit au XIXe siècle a provoqué des réactions indignées.

Depuis la fin du mois de janvier, les échafaudages qui masquaient la nouvelle façade en verre ondulé du bâtiment de la Samaritaine situé côté rue de Rivoli ont été retirés.

« Il y avait urgence à libérer l’espace sur la voirie », ont expliqué les responsables du chantier aux journalistes du Parisien.

Lancé en 2015, le chantier confié aux architectes du cabinet japonais SANAA n’est pas encore tout à fait terminé, mais chacun peut déjà se faire une idée de l’allure qui sera désormais celle de l’ancien grand magasin.

Porté par le groupe LVMH, le projet de restructuration du site des anciens grands magasins de la Samaritaine prévoit la création d’un hôtel de luxe ainsi que des bureaux, une crèche, des surfaces commerciales et des logements sociaux répartis sur les différents bâtis allant du Pont-neuf à la rue de Rivoli.

Très contesté, le projet soutenu par Bernard Arnault a finalement été validé par le Conseil d’État le 19 juin 2015 après une longue bataille juridique menée par plusieurs associations de défense du patrimoine architectural.

« Une verrue plantée au cœur de Paris »

Si les travaux se poursuivront jusqu’en 2020, le dévoilement de la nouvelle façade du magasin 4 situé entre la rue de Rivoli et la rue Baillet a déjà suscité des réactions indignées.

La Tribune de l’Art a ainsi réitéré son opposition au projet, regrettant « la destruction d’un bâti ancien de qualité des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, au cœur même de Paris » et se prononçant de nouveau « contre l’insertion de force d’une architecture contemporaine non respectueuse de son contexte au sein d’un lieu historique, et contre les destructions qu’elle génère. »

Pour le magazine en ligne, la nouvelle façade en verre de 25 mètres de haut qui remplace celle construite en 1852 n’est rien d’autre qu’« une vague ondulation de verre, d’une médiocrité indicible, qui défigure la rue de Rivoli et n’est même pas conforme à ce qui nous avait été promis. »

« On ne refuse rien à Bernard Arnault »

Si média fondé par Didier Rykner assure qu’il n’est pas nécessairement hostile à toute forme d’architecture contemporaine, soulignant les réussites que représentent selon lui le MUCEM, la fondation Louis Vuitton, l’IRCAM ou la passerelle Solférino, la nouvelle façade conçue par le cabinet SANAA évoque selon lui « une verrue plantée au cœur de Paris ».

« Qu’on ne vienne pas nous opposer l’argument d’autorité sur SANAA, grands architectes. On peut être de grands architectes et faire n’importe quoi, nous en avons une preuve ici. »

« Pour construire cela, il a fallu piétiner allègrement tous les règlements existants, parce qu’on ne refuse rien à Bernard Arnault », conclut le magazine.

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