L’hommage a été à la mesure du drame qui a frappé le secours maritime et au-delà: 15.000 personnes se sont recueillies lundi sur les plages des Sables-d’Olonne (Vendée) pour saluer la mémoire des trois sauveteurs de la SNSM morts vendredi en portant secours à un chalutier en détresse.
Des fleurs à la main, les yeux embués de larmes, habitant les Sables-d’Olonne ou venus de plus loin, des personnes de tous âges, parfois en famille, ont rendu un hommage poignant aux trois bénévoles qui ont péri en mer.
Le monde de la mer avait également décidé de montrer sa présence en constituant une flottille composée d’une centaine de bateaux au large de la longue plage de la station balnéaire vendéenne.
Durant la marche, qui a duré une heure, sous un soleil qui contrastait avec la tempête qui a secoué la côte quatre jours plus tôt, des applaudissements ont résonné au passage de la centaine de sauveteurs de la SNSM, tous vêtus en orange. Le cortège, sans prise de parole, s’est dirigé vers la plage du Tanchet d’où l’épave du Jack Morisseau avait été retirée.
Peu avant la fin de l’hommage, les navires de la flottille, complétée par un imposant navire militaire, ont lâché des fumigènes puis ont fait retentir le bruit grave de leur sirène.
Sur un chemin surplombant cette plage, les sauveteurs ont accroché à une barrière une banderole de la SNSM. La marche s’est terminée avec un dépôt de gerbes, sous les applaudissements plein de respect de la foule, évaluée à 15.000 personnes par la préfecture de Vendée.
« C’était un bel hommage… Emouvant », a confié Jacqueline, retraitée, le regard tourné vers l’océan, où des participants à la marche ont jeté des fleurs. Avec son mari Alain, cette Sablaise est venue honorer la mémoire des « trois sauveteurs qui sont morts coincés dans le bateau ». Le marin pêcheur, un retraité qui pêchait la crevette pour compléter ses revenus, toujours disparu, « a fait une bêtise. C’est une grosse imprudence de sortir un jour de tempête », estime-t-elle.
Alain lui a défilé aussi pour rendre hommage à son ami Dimitri, l’un des trois sauveteurs morts, « un gars excellent qui adorait plaisanter ». « La SNSM était son truc, il était mécanicien moteur bateau et avait passé des examens pour devenir justement sauveteur« , a-t-il dit.
Vendredi, alors que la tempête Miguel faisait rage, les sauveteurs de la station de la SNSM des Sables-d’Olonne ont reçu un appel du Centre régional opérationnel de secours et de sauvetage (Cross) d’Etel: un pêcheur sur son chalutier de 12 m avait activé sa balise de détresse au milieu d’une mer démontée.
Les sauveteurs ont connu une avarie gravissime avec les carreaux de leur bateau qui ont implosé. L’eau entrant dans la salle des machines, le bateau est devenu impossible à manoeuvrer et a commencé à dériver.
Trois sauveteurs ont eux été « pris au piège » à l’intérieur du bateau, avec « les brassières de sécurité qui se sont gonflées et ça les a plaqués au plafond », avait relaté Xavier de la Gorce, président de la SNSM à l’AFP. Les quatre rescapés sont parvenus à nager 200 m et à atteindre le rivage, saufs.
Il faut remonter au 7 août 1986 au large de l’Aber-Wrac’h, dans le Finistère, pour retrouver un sauvetage aussi dramatique pour la SNSM, avec cinq sauveteurs bénévoles noyés après avoir porté secours à un yacht. Créée en 1967, la SNSM rassemble 8.000 bénévoles du sauvetage en mer formés au secourisme. En 2017, environ 9.000 personnes ont été secourues par ses sauveteurs.
Samedi, Emmanuel Macron a annoncé qu’il nommait, à titre posthume, chevaliers dans l’ordre national de la Légion d’honneur les trois sauveteurs décédés.
Epochtimes.fr avec AFP
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