Au cours de la dernière décennie, les éoliennes et les lignes de transmission ont entraîné la mort ou ont blessé 321 aigles menacés en Tasmanie – un État australien situé à 199 km de la côte sud-est de l’Australie continentale -, selon une étude.
On pense que davantage de cas ne sont pas signalés du fait du manque de recherche systémique sur les parcs éoliens et d’information à destination du public.
Publiée dans la revue Australian Field Ornithology, l’étude a porté sur les deux plus grands rapaces d’Australie, les pygargues à queue blanche et les pygargues blagres.
L’étude a révélé qu’entre 2010 et 2022, les parcs éoliens ont causé la mort de 268 aigles et en ont blessé 53. La compagnie d’électricité publique TasNetworks a fait état de 139 décès, et les sauveteurs d’aigles ont été témoins de 91 décès et de 50 blessés.
L’auteur de l’étude, Gregory Pullen, a indiqué que le nombre de décès d’aigles était un « rappel brutal » qu’une solution urgente était nécessaire pour limiter les dommages causés à cette espèce vulnérable.
« Le nombre réel ne peut qu’être plus élevé, car les enquêtes menées dans les parcs éoliens restent incomplètes, » note M. Pullen dans l’étude.
« Plus précisément, les enquêtes ne sont menées qu’à proximité des turbines, sont périodiques et ne portent pas sur l’ensemble des turbines ou sur l’ensemble des habitats situés autour de chaque turbine, les broussailles étant souvent exclues. »
Il est très préoccupant de constater que 272 décès concernent le pygargues à queue blanche de Tasmanie, une espèce menacée, et 49 le pygargue blagre, une espèce vulnérable.
L’avenir des oiseaux n’est pas assuré
Ces deux espèces pourraient être menacées davantage si l’expansion des éoliennes se poursuivait conformément à la volonté du gouvernement fédéral de réduire les émissions de gaz à effet de serre à zéro.
« La mort accélérée du pygargue à queue blanche et du pygargue blagre de Tasmanie est une sombre réalité qui se profile à l’horizon à mesure que des milliers d’éoliennes et des centaines de kilomètres de lignes de transmission seront érigés en Tasmanie pour répondre au doublement de la production d’énergie renouvelable prévu par la loi d’ici 2040, » a indiqué M. Pullen.
L’étude estime qu’il reste moins de 1000 pygargues à queue blanche de Tasmanie et insiste sur la nécessité d’une surveillance continue pour garantir la pérennité de l’espèce.
Il s’agit d’observer le nombre d’aigles, la stabilité des couples reproducteurs, le succès de la nidification et la survie des poussins, la présence d’oiseaux juvéniles et de déterminer si les perturbations des habitats naturels entraînent une délocalisation.
Bien que le gouvernement de Tasmanie ait mis en place des lignes directrices pour protéger les aigles menacés, M. Pullen a constaté que ces dernières n’ont pas contribué à une prise de décisions concrètes concernant l’emplacement des parcs éoliens.
Par exemple, malgré de grandes différences dans le nombre d’aigles en Tasmanie, il n’existe actuellement aucune « zone sans éolienne ».
Certains chercheurs ont proposé d’équiper les aigles de Tasmanie de traceurs GPS, mais le concept est lent à se mettre en place et n’a pas encore été utilisé lors de la planification des parcs éoliens.
Cette étude intervient alors que les autorités de Tasmanie poursuivent leurs efforts pour atteindre l’objectif « net zéro », en concluant récemment un accord avec la ville allemande de Brême.
Le ministre de l’Énergie de l’État, Guy Barnett, a souligné que cette collaboration témoignait de la volonté de l’État de devenir un leader dans la production d’hydrogène vert à grande échelle d’ici à 2030, afin de répondre à la demande nationale et internationale.
« Cette déclaration commune témoigne de l’opportunité que le reste du monde voit en Tasmanie et de la confiance accordée au programme du gouvernement en matière d’énergies renouvelables, » a souligné M. Barnett dans un communiqué publié le 17 septembre.
« La Tasmanie est bien placée, avec son électricité 100% renouvelable, ses réserves d’eau abondantes et ses excellentes infrastructures portuaires, pour saisir ces opportunités importantes avec des partenaires internationaux. »
Un scientifique s’interroge sur la fiabilité de l’énergie éolienne
La viabilité de la production d’énergie renouvelable à grande échelle suscite toutefois des inquiétudes.
Un mathématicien et physicien de l’Université d’Oxford a critiqué l’énergie éolienne en affirmant qu’elle n’était pas fiable d’un point de vue historique et scientifique, et en notant que les gouvernements donnaient la priorité à la « politique des parcs éoliens » plutôt qu’aux preuves numériques.
Le professeur émérite Wade Allison a fait cette assertion en réponse à la conférence des Nations unies sur le changement climatique de 2015 à Paris, où la « réaction instinctive » dans le monde entier a été d’adopter les énergies renouvelables.
« Aujourd’hui, la technologie moderne est déployée pour exploiter ces faibles sources d’énergie. De vastes ‘fermes’ qui monopolisent l’environnement naturel sont construites, au détriment des autres créatures, » a souligné M. Allison dans le rapport, publié par la Global Warming Policy Foundation (Fondation pour une politique de lutte contre le réchauffement climatique).
« Les développements se font sans tenir compte des dommages causés. Des projets hydroélectriques, d’énormes turbines et des kilomètres carrés de panneaux solaires sont construits, bien qu’ils soient peu fiables et inefficaces. »
Naveen Athrappully a apporté sa collaboration à cet article.
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