Plus de 400 universitaires du monde entier ont signé une lettre ouverte condamnant la décision du régime chinois de sanctionner une anthropologue britannique ayant critiqué les mauvais traitements infligés aux Ouïghours musulmans.
Joanne Smith Finley, spécialiste de la Chine à l’université de Newcastle, fait partie des neuf citoyens britanniques sanctionnés par Pékin le 26 mars pour avoir dénoncé les violations des droits de l’homme commises par le régime chinois au Xinjiang.
« La sanction de Pékin à l’encontre du Dr Joanne Smith Finley est une menace pour la liberté académique, un principe fondamental des universités britanniques », ont-ils déclaré dans une lettre ouverte, publiée lundi par le Times à Londres.
Selon cette lettre, la « mesure sans précédent » prise par Pékin est importante pour trois raisons.
« Premièrement, le Parti communiste chinois essaye depuis longtemps de faire taire les critiques en dehors de son territoire, mais ces nouvelles mesures manifestes contre les universitaires constituent une grave escalade [dans la coercition]. »
« Deuxièmement, cela reflète une mauvaise compréhension des universités britanniques. Il ne s’agit pas d’organismes publics, mais d’institutions autonomes[privées] qui se consacrent à la recherche de la vérité, aussi dérangeant que cela soit pour les gens au pouvoir. »
« Enfin, à force d’insister sur le fait que l’autocensure est une condition nécessaire pour qu’il y ait un partenariat académique avec les universités chinoises, la coopération des savants britanniques avec la Chine est rendue très difficile, voire impossible. »
Les universitaires ont déclaré qu’ils seraient « pleinement solidaires » avec le Dr Smith Finley et qu’ils affirmeraient leur engagement en faveur de la liberté académique. Ils ont également appelé le gouvernement britannique et toutes les universités du pays à faire de même.
Dans une déclaration envoyée par courriel à Epoch Times, Joanne Smith Finley a avoué être « totalement submergée » de témoignages de solidarité.
« J’ai reçu à ce jour des centaines de messages de soutien du monde entier, y compris des responsables politiques britanniques (notamment le Bureau des affaires étrangères du Commonwealth, FCDO, des membres du Parlement Britannique, la Chambre des Lords, par exemple Lord Tariq Ahmad et Lord David Alton), des collègues universitaires, des universitaires que je n’ai jamais rencontrés, des étudiants, anciens et actuels, des chercheurs de groupes de réflexion, des ONG, des organisations de défense des Ouïghours, des familles et des amis. »
« Je suis totalement bouleversée par la solidarité exprimée, et aussi déterminée grâce à ces encouragements à continuer à faire ce que je fais, quelles que soient les tentatives d’intimidation. Je n’ai pas l’intention de me réduire au silence ou à l’autocensure. La lutte continue ! »
Après l’annonce des sanctions promulguée par Pékin, l’université de Newcastle a publié une déclaration disant : « La liberté académique sous-tend chaque domaine de recherche à l’Université de Newcastle et est essentielle aux principes de l’enseignement supérieur britannique. »
« Le Dr Jo Smith Finley a été une voix majeure dans cet important domaine de recherche sur les Ouïghours et nous la soutenons pleinement dans ce travail. »
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