Emmanuel Macron a annoncé jeudi que le pourcentage des loups pouvant être abattus serait augmenté car le seuil de 500 individus a été atteint, selon lui, évoquant des « scènes absolument insoutenables » provoquées parfois par les loups qui s’en prennent aux troupeaux.
« Est-ce qu’on va éradiquer le loup ? Non, même si je comprends l’émotion des éleveurs face à ces attaques croissantes », a déclaré le président de la République, à Gréoux-les-Bains (Alpes de Haute-Provence), dans le cadre d’un grand débat consacré au thème de l’environnement et de la transition écologique.
LE LOUP DOIT-IL AVOIR PEUR DE L'HOMME ?
À quoi sert de réintroduire le loup en France si M. MACRON estimant que le seuil de 500 individus est trop élevé, autorise qu'on abatte 17 % de cette population ? https://t.co/eg3x7ZHqfZ
— Raoni_com (@Raoni_com) March 8, 2019
Toutefois, « aujourd’hui, on sait qu’on est passé au dessus des 500 » loups à travers le pays, a-t-il affirmé. « C’est pourquoi le ministère a pris des dispositions très claires pour adapter le niveau des prélèvements, et passer de 10-12% à 17-19% », a-t-il ajouté.
« Après, il faut décliner cela avec beaucoup de souplesse, et il faut pour chaque département une réponse attachée aux réalités du terrain« , a-t-il insisté, en donnant l’exemple des Alpes de Haute-Provence, où « les meutes sont passées de 12 à 16 en l’espace de quelques années ».
Avec le nouveau Plan Loup, la doctrine de l’État reste toujours les tirs de loups et l’abattage annuel de 10 à 12 % de la population.
Mais qu’en est-il des mesures de protection ?
Pourquoi sommes-nous si en retard par rapport à nos voisins européens ?https://t.co/A0z95cdjjp— DEFI-Ecologique (@DEFIEcologique) 1 mars 2019
Le chef de l’État a été interpellé sur ce sujet par le président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) du département, agriculteur à Dignes-les-Bains, selon qui les attaques de loups sont passées de 555 en 2017 à 693 en 2018 dans le département, pour 2 211 bêtes tuées, près de 600 de plus en l’espace d’un an.
Le nombre de loups sera rendu public à la sortie de l’hiver, a précisé pour sa part le ministère de la Transition écologique. S’il est confirmé que le seuil de 500 individus est atteint, « le taux de prélèvement maximum autorisé pour l’année 2019 pourrait être fixé à 17% (+2% d’ajustement possible) », a-t-il confirmé.
Quand l’homme régule la nature, on voit ce que cela donne. Une catastrophe! Merci Macron de ce nouveau coup de pouce pour le loup pic.twitter.com/3D0FZ5f0Wt
— Chris (@LENA99a) 8 mars 2019
Ce taux « ne remettrait (…) aucunement en cause la viabilité démographique de l’espèce », assure le ministère, qui explique qu’il pourra être revu en baisse « si des indices de diminution des populations de loups en dessous du bon état de conservation étaient observés ».
Les autorités françaises ont relevé fin 2018 le quota d’abattage de loups de 43 à 51 bêtes pour l’année, soit 12% de la population estimée. Les scientifiques recommandaient alors de pas prélever plus que ce pourcentage sous peine de menacer l’espèce.
MT @Padre_Pio Le dernier grand prédateur d'Europe, c'est le loup. Il y en a un pour 1000 km2 en France. Et Macron veut les tuer ? Allez, butez-les. Quand on ira pleurer sur la mort des lions ou des tigres, on sera là pour rappeler vos lâchetés. https://t.co/C0bQrlCGQN
— Pascal Riché (@pascalriche) March 8, 2019
En décembre 2018, l’Office national de la chasse et la faune sauvage (ONCFS) jugeait « probable que l’effectif en sortie d’hiver 2018/2019 dépasse les 500 loups ». Ce chiffre de 500 « correspond à un premier seuil de viabilité démographique » de l’espèce, avait ajouté l’Office, soulignant que cela était l’objectif figurant dans le « plan loup » du gouvernement, mais pour 2023.
D. S avec AFP
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