Plus d’une centaine d’agriculteurs ont érigé jeudi à l’aube un mur en parpaings pour bloquer symboliquement l’entrée de l’Inrae, l’Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, a constaté un journaliste de l’AFP.
En théorie, « des instituts comme l’Inrae peuvent nous donner des moyens de remplir notre fonction de producteurs », or « ce n’est plus le cas. Depuis des années, c’est la décroissance qui est organisée », a lancé avec un haut-parleur Pascal Verrièle, secrétaire adjoint de la FDSEA Seine-et-Marne.
« On finance un institut national à un milliard d’euros par an qui ne nous rapporte que des contraintes », a renchéri Donatien Moyson, coprésident des Jeunes Agriculteurs Ile-de-France Ouest, auprès de l’AFP. « On est là pour lutter contre les entraves à l’agriculture », a-t-il dit.
L’accès à la porte d’entrée du bâtiment n’est pas bloqué, avec un interstice entre le mur de parpaings et l’entrée du bâtiment.
Des agriculteurs en colère murent le siège de l’INRAE ce matin à Paris.#AgriculteursEnColère #agriculteurs pic.twitter.com/yeGBSqrf9S
— Luc Auffret (@LucAuffret) November 28, 2024
Tagué en orange sur le mur d’environ deux mètres de haut, on peut lire « INRA escrolos », tandis qu’une banderole affiche : « À vendre, ne sert plus à rien – Bail à céder – Économie réalisée : 1,1 Milliard € ».
« Des restrictions d’usages entraînent des pertes de production »
Pas de tracteurs, pas d’engins : les agriculteurs, de tous âges, sont venus en voiture et en transports en commun pour manifester. Réunis très tôt, avant 6h, ils ont d’abord été bloqués et encerclés par les forces de l’ordre, puis, dans le calme, ont posé les parpaings devant l’Inrae pour ériger le mur. Vers 7h30, ils commençaient à se disperser.
« On a des restrictions d’usages de certains produits sans solutions alternatives efficace, ce qui entraîne des pertes de production », a témoigné Rémi Pierrard, producteur de betteraves et céréales installé près de Provins (Seine-et-Marne), membre du syndicat Jeunes Agriculteurs (JA).
« On nous a interdit un insecticide qui protégeait la betterave au début de sa croissance contre un puceron. Maintenant on est obligé de traiter avec un pulvérisateur, un traitement bien moins efficace et moins respectueux de la faune auxiliaire, avec des pertes de productivité pouvant aller jusqu’à 50% par an », a-t-il ajouté.
Mercredi, 28 actions ont eu lieu dans 24 départements, ont recensé les autorités, impliquant 1.600 personnes et 479 engins agricoles, dans des actions qui ont ciblé « davantage les bâtiments publics ».
L’alliance FNSEA-JA avait placé sa première semaine de mobilisation sous le signe de l’opposition au projet d’accord de libre-échange entre l’UE et des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). Mais, pour sa deuxième semaine d’actions coordonnées, elle vise plus particulièrement ce qu’elle considère comme des « entraves » au travail des agriculteurs, comme des préfectures, agences de l’eau ou bureaux de l’Office français de la biodiversité (OFB).
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.