Des centaines de femmes « gilets jaunes » se sont rassemblées dimanche dans plusieurs villes de France, souhaitant donner une image pacifique du mouvement au lendemain d’une mobilisation nationale marquée par de nouvelles violences.
Bonnet phrygien sur la tête, ballon jaune à la main, des femmes ont chanté la Marseillaise sur les marches de l’Opéra Bastille à Paris. Elles ont encerclé la place, perturbant la circulation, avant de manifester dans les rues de la capitale jusqu’à l’Opéra Garnier.
« Le gouvernement veut nous faire passer pour des casseurs, mais aujourd’hui nous sommes des mères, des grands-mères, nous sommes les filles, les sœurs de tous les citoyens, et nous voulons dire que (…) notre colère est légitime. C’est lors des crises sociales que les droits des femmes sont le plus en danger », a déclaré Chloé Tessier, 28 ans, professeure d’équitation.
Très belle manif de #femmes #GiletsJaunes à Paris, joyeuse et déterminée !
Ils faudra que les médias montrent aussi ces images-là. Images de la dignité retrouvée de celles qui se soulèvent contre une politique injuste. Image d’un peuple qui veut reconquérir sa souveraineté.#RIC pic.twitter.com/12H9jyFaih— Sarah Legrain (@slegrain75) January 6, 2019
De source policière, « entre 300 et 500 personnes » ont participé à ce défilé qui s’est terminé en milieu d’après-midi.
« En faisant cette première manifestation de femmes, on voulait avoir un autre canal de communication que la violence, car tout ce qui émerge du mouvement dans les médias ce sont les actes de violence et on oublie le fond du problème », a déclaré Karen, une infirmière de 42 ans venue de Marseille, une des fondatrices du groupe Facebook « Femmes gilets jaunes ».
« Cette manifestation n’est pas féministe mais destinée à donner une image inédite au mouvement », a-t-elle ajouté.
Après s'être fait bloqué et gazé par les flics, on a réussi à passer le barrage et on continue la marche! La répression ne nous arrêtera pas! Femmes précaires, femmes et n colère ! #GiletsJaunes #FemmesGiletsJaunes pic.twitter.com/pqwu8c3FRC
— Laura Varlet (@Laura_Varlet17) January 6, 2019
Samedi, près de 50 000 personnes ont manifesté à travers la France pour « l’acte VIII » de la mobilisation des « gilets jaunes », qui a parfois viré à l’affrontement avec les forces de l’ordre notamment dans la capitale.
À Paris, Sophie Tissier, 40 ans, « mère isolée de deux enfants », a indiqué à l’agence France Presse (AFP) qu’elle était au RSA depuis deux ans et demi. « C’est très difficile pour nous d’être mises en lumière dans la société en tant que femmes. Or, nous sommes plus pacifiques que les hommes et on veut mobiliser de façon pacifique. (…) On est très nombreuses dans les manifestations, sur les ronds-points, car on est plus touchées par le travail précaire », a déclaré la manifestante.
Bravo et merci à toutes ces femmes #GiletsJaunes mobilisées aujourd’hui en France dans le calme mais avec totale détermination ! Le temps est venu d’une réponse politique à la hauteur de la souffrance qui s’exprime dans le pays. pic.twitter.com/UksPaCx4a4
— Adrien Quatennens (@AQuatennens) January 6, 2019
À Toulouse, environ 300 femmes « gilets jaunes » ont manifesté dans le calme, derrière une grande banderole noire sur laquelle on pouvait lire : « Précarisées, discriminées, révoltées, Femmes en première ligne ». « Macron t’es foutu, les gonzesses sont dans la rue », ont-elles scandé.
Elles étaient une centaine à manifester dans le centre de Rennes, dont Juliette, 32 ans, venue avec son bébé. « Je suis sensible à la question des violences policières », a-t-elle dit, affirmant avoir « passé une nuit en garde à vue sans raison, de façon abusive » le 8 décembre à Rennes.
https://twitter.com/JeanHugon3/status/1081914924744486913
À Caen, une centaine de femmes accompagnées parfois de leurs enfants sont parties de la place de la mairie pour défiler dans les rues aux cris de « Les femmes avec nous », « CRS avant de gazer, accouchez ».
À Lyon, la manifestation a réuni une centaine de femmes comme à Saint-Étienne, où le rassemblement s’est fait dans le silence « en mémoire des victimes », ou à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire).
D. S avec AFP
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