Un chômage en légère baisse avec 60 000 chômeurs de moins en mars dernier, mais une loi travail qui soulève les foules… La question de l’emploi soulève de nombreuses interrogations, mais qu’en est-il de ceux qui créent l’emploi en France ? Les PME et TPE constituent 99,8% des entreprises françaises et comptent 48,7% de l’emploi salarié.
La CGPME (Confédération générale patronale des Petites et Moyennes Entreprises) et le cabinet KPMG, en partenariat avec l’Ifop, ont publié le 2 mai dernier leur 28e édition trimestrielle du baromètre sur le financement et l’accès au crédit des PME et TPE.
En 2012, la courbe du niveau d’inquiétude des chefs d’entreprise face à la situation économique en France, plafonnait autour de 90%. D’après l’étude, cette courbe semble s’infléchir depuis un an : tombée à 78% en mars 2015, elle s’est stabilisée depuis deux trimestres à 80%.
Surfant sur la même vague, le niveau d’inquiétude des chefs d’entreprise quant à leur propre activité connaît là aussi un infléchissement, timide mais continu depuis 2014, pour atteindre maintenant 44%, niveau le plus bas depuis le début de l’étude en 2009.
De meilleurs auspices pour les entreprises françaises ?
Les chiffres semblent ainsi plaider en faveur d’une amélioration. Selon un recensement effectué par Altares, les procédures collectives – sauvegardes, redressements et liquidations judiciaires – ont reculé de 10% au premier trimestre par rapport à la même période de 2015. Selon Thierry Millon, directeur des études chez Altares, « la conjoncture est désormais orientée favorablement et la reprise, que les PME industrielles ressentaient déjà depuis quelques trimestres, se diffuse progressivement aux plus petites entreprises et notamment à celles du bâtiment ».
En effet, cette diminution des défaillances d’entreprises est surtout visible chez les petites entreprises de 10 à 49 salariés, qui connaissent une réduction de 21% du nombre de défaillances, contre un repli de 9% pour les entreprises de moins de 10 salariés. Le secteur du bâtiment, qui concentre habituellement près du quart des défaillances, connaît une baisse de 16% sur le premier trimestre 2016, signe d’une reprise de l’immobilier neuf.
À cela s’ajoute une amélioration du taux de marges, celui-ci ayant atteint au dernier trimestre 2015 31,4% de la valeur ajoutée pour les entreprises non financières, soit son plus haut niveau depuis début 2011.
Associée au recul des taux d’intérêt, le taux moyen d’un crédit à moyen terme accordé par une banque est passé de 2,69% à 1,86% au premier trimestre 2016, selon la Banque de France. On assiste donc à une amélioration sensible de la capacité d’autofinancement des entreprises, celle-ci ayant atteint 86,6% à la fin 2015.
Des difficultés encore bien présentes
Cependant, tout n’est pas rose. En témoignent les demandes de besoin de financement : selon le baromètre de CGPME/ KPMG, seule la moitié des chefs d’entreprise interrogés déclare avoir actuellement des besoins en financements (51%). En recul de 10 points par rapport à janvier 2016 et de 20 points par rapport à septembre 2015, cet indicateur s’établit à un niveau jamais observé depuis la création du baromètre en 2009. 34% des interviewés expriment des besoins en financements d’investissements et 29% en financements d’exploitation (trésorerie, escomptes). Cette frilosité ne semble pourtant pas due à des difficultés d’accès au crédit, 73% des sondés déclarant ne pas en rencontrer.
En outre, sur le site de la Fédération bancaire française, est précisé que « dans un contexte de croissance plus soutenue attendue pour 2016, les banques en France continuent de répondre aux demandes de crédit des TPE/PME, c’est leur priorité stratégique. À fin février 2016, l’encours de crédits mobilisés aux PME augmente de +2,1% sur un an et s’élève à 375,8 milliards d’euros (374,3 milliards d’euros en février 2015). Il sert les projets et l’activité de plus d’un million de PME. En France, plus de 9 PME sur 10 obtiennent les crédits d’investissement demandés et 83% pour les nouveaux crédits de trésorerie au 1er trimestre 2016. »
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