Poignardée à mort devant ses cinq enfants: ouverture du procès à Bobigny

Par Epoch Times avec AFP
12 avril 2023 09:50 Mis à jour: 12 avril 2023 10:03

Marie, 28 ans, poignardée en 2018 dans son appartement d’Aubervilliers, où se trouvaient ses cinq enfants, décède sur le pallier : « c’était pas mon problème » déclare son ex-mari, accusé du meurtre et dont le procès s’est ouvert mardi aux assises de Bobigny.

Des voisins et la fille ainée, alors âgée de 8 ans, de la victime ont accusé Abdoulaye Gningue d’être l’auteur des coups mortels, dont un porté à la carotide, a rappelé la présidente du tribunal. Lui reconnait être allé chez la mère de son fils, 4 ans au moment des faits, pour discuter du prochain anniversaire de celui-ci et il reconnait s’être disputé avec son ex-femme sur la somme que lui voulait dépenser pour les festivités. Mais il nie toute violence. Recherché par les forces de l’ordre, il est arrêté cinq jours après le meurtre, à l’aéroport de Milan où il allait embarquer sur un vol pour le Sénégal, pays dont il est ressortissant.

Loin d’être le signe d’une fuite, Abdoulaye Gningue affirme que ce voyage visait à planifier la future vie de son enfant, qu’il envisageait en Afrique. L’interrompant régulièrement en salle d’audience, l’accusé assure à la juge qu’il était alors effectivement au courant du décès de Marie, mais « c’était pas mon problème, Madame la juge ». « Un petit garçon qui perd sa maman, il n’a pas besoin de son papa ? », l’interroge plus tard l’avocate générale. « Je n’ai pas pensé ça », répond avec confusion l’homme de 49 ans, courbé vers le micro en raison de sa grande taille.

Rien ni personne n’a réussi à l’éloigner de ses démons

Arrivé en France avec un visa touristique en 1993, Abdoulaye Gningue vit de petits boulots non déclarés, séjournant aussi bien en Suisse, qu’en Suède, ou encore en Italie, pays pour lequel il dit avoir un permis de séjour en règle. S’il a collectionné les fausses identités, il a aussi multiplié les séjours en prison, en France mais aussi en Allemagne, pour trafic et usage de stupéfiants.

Depuis 2000, le crack est son « démon », qui lui fait mener « une vie de souffrance et de merde », avoue-t-il à la cour. Ni sa rencontre avec Marie en 2013, leur mariage six mois plus tard ou encore la naissance de leur fils l’année suivante : rien ne le fera quitter son addiction. Son mari condamné et incarcéré une nouvelle fois par la justice française en mars 2015, la jeune mère demande et obtient le divorce. Elle se remarie et donne naissance à des triplés au début de l’année 2018. Quelques semaines plus tard, Abdoulaye Gningue sort de prison. Le 15 novembre de la même année, Marie est assassinée à son domicile.

Le verdict est attendu lundi prochain.

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