Un groupe privé Facebook appelé « Le divan des médecins » a fait les frais d’une enquête du magazine L’Obs. En effet, sur les 11.000 membres de ce groupe d’entraide entre médecins, une minorité publiait régulièrement des commentaires désobligeants envers leurs patients, allant jusqu’à briser leur serment en ne floutant pas les photos, les noms et les dossiers médicaux de certains patients.
Récemment, suite à un article publié par le magazine l’Obs, une histoire a fait la polémique sur les réseaux sociaux. Apparemment, des dérapages ont été relevés dans les commentaires d’un groupe Facebook privé appelé «Le divan des médecins».
Dans ce groupe non accessible à tous, une poignée des 11.000 praticiens inscrits se moqueraient ouvertement de leurs patients, en échangeant parfois des photos et des vidéos suivies de commentaires odieux comme: « Quand les seins tombent comme ça, je refuse généralement de les voir en consultation », ou encore « Enfant de coeur ? ». La page Facebook comprend des centaines de commentaires alternant sexisme, homophobie, racisme, grossophobie ou qui fustigent les bénéficiaires de la CMU (couverture maladie universelle).
https://t.co/WQZPqZDKGS#medecin #cnom
— nto (@nto21452768) 11 janvier 2020
Cela a pu être révélé grâce au mail anonyme d’un médecin, qui a alerté des journalistes de l’Obs en leur fournissant des captures d’écran partagés sur ce groupe. Entre juin et novembre 2019, les journalistes de l’Obs ont alors échangé avec une dizaine de membres et ont finalement réussi à y avoir accès le mois dernier.
Des sanctions attendues ?
Le Conseil national de l’Ordre des médecins a affirmé ne pas avoir eu connaissance de ce groupe, mais à la vue des captures d’écran, son vice-président, Jean-Marcel Mourgues, a déclaré : « Cette affaire, que nous prenons au sérieux, fera l’objet d’une analyse juridique complète afin de déterminer les procédures qui peuvent être envisagées. »
Quant à l’association France Aassos santé, qui regroupe 85 associations nationales de défense des droits des patients, celle-ci a déclaré attendre des sanctions disciplinaires et pénales.
Cependant, là où certains appellent à la fermeture du groupe, d’autres estiment important de savoir faire la part des choses.
Ordinairement, les inscrits dans ce groupe y échangent, partagent et s’entraident dans leur profession médicale. La majorité des posts montre d’ailleurs des praticiens en quête de conseils ou de soutien, et bénéficient d’une aide précieuse. Le groupe se définit également comme un lieu dans lequel « tout ce qui se rapporte à la profession a vocation à être discuté dans ce cadre confraternel, dans le respect de chacun et dans le respect du secret médical ».
En somme, les échanges y sont majoritairement enrichissants. Et pour les étudiants, les soignants et les médecins participant à ce groupe privé, seuls les individus concernés devraient être sanctionnés. Face à la polémique, ciblant parfois à tord l’ensemble des praticiens inscrits, des témoignages de médecins ont également été partagés dans un article du site Egora, pour citer les bons côtés de ce groupe :
« Ce groupe a évité plusieurs suicides de confrères, soutenu de nombreux autres dans la détresse et entraidé un très grand nombre au quotidien. Seulement une poignée a dérapé, c’est dommage pour les autres. »
« Ils oublient les centaines de publications d’entraide, d’encouragements, d’avis diagnostics qui permettent d’avancer dans la prise en charge. Ils oublient ces confrères en burn-out qui peuvent trouver un endroit pour s’épancher, pour lâcher toute la misère qu’ils ont supporté toute la journée sans faillir. »
« Les échanges ont clairement rendu service à nombre de mes patients, de façon parfaitement anonyme ; et j’y ai trouvé de nombreux conseils et soutiens pour préparer mon changement d’activité. »
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