Accusé de violences envers sa femme, Nabil a contesté les faits qui lui étaient reprochés, assurant que son épouse exagérait et qu’elle se frappait « elle-même ».
Les faits ont eu lieu entre la mi-juillet et la fin du mois d’août. À peine arrivé d’Algérie, un aide-soignant de 24 ans prénommé Nabil commence « à insulter et à frapper celle avec qui il venait de se marier », écrivent les journalistes du quotidien Centre-Presse.
Le 28 août, les policiers du commissariat de Poitiers découvrent le couple dans une voiture stationnée dans le quartier des Trois Cités.
Prostrée, la femme de Nabil déclare aux agents qu’elle subit des violences de la part de son mari. Elle accuse notamment celui-ci de l’agripper par les cheveux, de la frapper sur l’ensemble du corps et de l’étrangler devant ses quatre enfants.
Âgée de 13 ans, la fille de la victime avait appelé les policiers pour leur faire part du calvaire de sa mère : « Il la frappe souvent, lui met des coups de poing dans la gorge, il lui coince la bouche quand elle pleure, j’ai peur qu’il tue ma mère. »
Jugé le 31 octobre par le tribunal correctionnel de Poitiers, l’accusé s’est exprimé avec l’aide d’un interprète, expliquant aux juges qu’il ne supportait plus le bruit des quatre enfants de sa compagne, nés d’un premier mariage.
⚖️ Déni total d’un homme violent à Poitiers mais les juges ne lui ont pas trouvé de circonstances atténuantes : 8 mois de prison, dont 4 avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans https://t.co/E2dCdKRxnM
— Centre Presse (@centre_presse) November 6, 2019
« Le phénomène d’emprise est particulièrement bien illustré dans ce dossier »
La victime, qui avait retiré sa plainte cinq jours avant le début du procès, ne s’est pas présentée à l’audience.
« Je demande le divorce, elle exagère ses propos. Je reconnais l’avoir frappé une fois et poussé. Ma femme a arrêté de fumer, elle est nerveuse. Elle frappe ses enfants et sa maman », a déclaré le prévenu sans broncher.
Des propos n’ayant pas manqué d’agacer la présidente du tribunal qui lui a demandé comment il expliquait « les traces de coups, les ecchymoses constatées par le médecin » chargé d’examiner son épouse.
Et l’accusé de répondre avec aplomb : « Elle se frappe elle-même. »
« Le phénomène d’emprise est particulièrement bien illustré dans ce dossier. Il conteste les faits, il donne des informations invraisemblables en dépit des constatations présentes dans le dossier. Ces violences ont bien eu lieu. Il se victimise », a pour sa part souligné le procureur de la République de Poitiers avant de requérir une peine de dix mois de prison avec un sursis et une mise à l’épreuve.
Avocate du prévenu, Me Angélique Pairon a tenté de défendre son client tant bien que mal : « Il a été propulsé dans une famille où il y avait quatre enfants avec un ex, ultra présent. Il s’est emporté à cause d’un contexte. Pour affirmer sa position de nouveau mari, il a été obligé d’asseoir son autorité. »
Une plaidoirie qui n’a manifestement pas convaincu les magistrats présents ce jour-là. L’accusé a en effet été condamné à huit mois de prison, dont quatre avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans.
Il a également interdiction de prendre contact avec la victime et de se rendre à son domicile.
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