La police espagnole a saisi plus de 1 100 tortues marines et terrestres, y compris certaines espèces en danger critique d’extinction, dans ce qu’ils disent être la plus grande ferme illégale de tortues d’Europe.
Deux hommes allemands ont été arrêtés en relation avec l’exploitation de la ferme sur l’île de Majorque, ainsi que le propriétaire espagnol d’une animalerie exotique à Barcelone, qui, selon la police, vendait des animaux de l’établissement.
« Les agents ont fouillé la ferme et ont constaté qu’elle était beaucoup plus grande que prévue, et que son but était d’élever au niveau industriel différentes espèces de tortues marines et terrestres », a déclaré la police dans un communiqué.
Les tortues qui ont été saisies, ainsi que 750 œufs, provenaient de 62 espèces, dont 14 parmi les plus menacées au monde. Parmi ceux qui ont été saisis se trouvaient divers types de tortues Terrapene considérées comme étant en danger critique d’extinction : des tortues feuilles d’Annam, des tortues de Kleinmann et des tortues étoilées de Madagascar.
La plupart des espèces de tortues sont menacées d’extinction mais sont encore tuées pour leur viande, leur peau et leurs carapaces, leurs œufs étant aussi considérés comme un mets délicat dans certaines parties du monde.
Il existe de nombreux élevages de tortues dans le monde, la plus forte concentration se trouvant en Chine, selon une étude réalisée en 2007.
En Chine, les tortues à carapace molle sont utilisées comme nourriture, tandis que d’autres espèces sont appréciées pour leur rôle dans la médecine traditionnelle chinoise.
L’enquête de Majorque a débuté en février 2017, lorsque la police a saisi plusieurs tortues protégées en vertu de la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction dans une cargaison à l’aéroport de Palma de Majorque. De là, les fonctionnaires ont traqué et arrêté deux citoyens allemands dans une propriété à Majorque et ont découvert la ferme.
Le propriétaire de l’animalerie exotique de Barcelone a servi d’opérateur de « blanchissage » pour les tortues, les gardant dans diverses piscines d’une ferme rurale décrite par les autorités comme étant en « mauvais état ».
L’élevage en captivité, lorsqu’il est effectué de manière éthique, peut contribuer à la préservation des populations sauvages, selon l’ONG TRAFFIC. Mais selon le WWF, le commerce illégal d’espèces sauvages telles que les tortues marines et terrestres peut menacer l’équilibre de la nature. Elles sont souvent introduites dans des zones où elles ne sont pas indigènes et entrent en concurrence avec les espèces locales.
Les tortues marines existent sur Terre depuis environ 100 millions d’années et constituent un « lien fondamental dans les écosystèmes marins » pour maintenir la santé des récifs coralliens et des herbiers marins, selon le WWF. Cependant, les carapaces de tortues sont une denrée très recherchée dans les tropiques et en Asie de l’Est, ce qui alimente un lucratif marché noir.
« Le commerce illégal des tortues en Asie s’est produit à une telle échelle et à un tel rythme que les tortues sont devenues l’un des groupes d’animaux les plus menacés du monde », a déclaré TRAFFIC dans un communiqué accompagnant un rapport de 2017 sur les saisies de tortues ponctuées.
Kanitha Krishnasamy, directrice régionale par intérim de TRAFFIC en Asie du Sud-Est, a ajouté : « Les mesures d’application de la loi doivent être intensifiées. Sinon, il est peu probable que les populations sauvages puissent supporter la pression, alors que les criminels continuent de tirer profit de ces crimes. »
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