Un homme, ayant blessé un policier après avoir refusé d’obtempérer, vient d’être condamné par le tribunal correctionnel de Nantes à 35 heures de travaux d’intérêt général. Le syndicat Unité SGP Police-FO dénonce le « laxisme » dont a fait preuve la justice dans cette affaire. Le parquet souhaite faire appel de la condamnation.
Le 2 mai dernier, dans les quartiers nord de Nantes, un agent de police avait été percuté puis traîné au sol par un chauffard refusant d’obtempérer. Ce dernier se trouvait par ailleurs à bord d’une voiture volée quelques jours auparavant. Il a été jugé ce lundi 13 novembre par le tribunal correctionnel de Nantes, rapporte Le Figaro.
Le procureur avait requis un an de prison avec sursis
Le prévenu, qui était mineur au moment des faits, avait traîné le policier au sol sur « une vingtaine de mètres ». En conséquence, le fonctionnaire avait « violemment heurté le bitume » puis perdu connaissance, avait mentionné auprès de nos confrères une source policière.
Le secrétaire départemental Unité SGP Police-FO en Loire-Atlantique, Christophe Lasne, précise que le policier, souffrant alors d’un traumatisme crânien, avait eu « 30 jours d’ITT ». Il souligne qu’en octobre dernier, son IRM a révélé « des zones mortes au niveau de son cerveau ».
Ce lundi, le tribunal a rendu son verdict et le jeune prévenu, qui a reconnu les faits, a simplement été condamné à 35 heures de travaux d’intérêt général. Le procureur, lui, avait requis un an de prison avec sursis.
Une récente IRM détecte que notre collègue garde des séquelles au cerveau.
Le verdict du tribunal de Nantes pour celui qui l’a percuté puis traîné avec cette voiture volé est tombé aujourd’hui.
À la hauteur des faits. Dissuasif :35h de travaux d’intérêt général. #Desespoir https://t.co/fefk9WqgOl
— Linda Kebbab (@LindaKebbab) November 13, 2023
Pour ne pas « couper la dynamique de réinsertion » du prévenu
Le fonctionnaire de police, écœuré, a quitté l’audience avant même que la décision du tribunal ne soit prononcée. « Il a failli tuer un policier en uniforme et il n’a rien du tout. C’est incompréhensible », s’agace Christophe Lasne. Il estime cette réponse pénale non adaptée et surtout trop « laxiste ».
D’après le syndicaliste, le juge n’aurait pas voulu « couper la dynamique de réinsertion » du prévenu, dont le comportement se serait amélioré depuis ce 2 mai. À cette date, il était déscolarisé, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.
Des sanctions plus lourdes pour les condamnations de policiers
« Ce n’était pas un moment de folie ou une bêtise de 30 secondes. Cet individu ne s’est pas arrêté après les faits et ne s’est pas livré à la police », dénonce encore Christophe Lasne, regrettant une justice à deux vitesses. « Quand il s’agit de condamnations contre les policiers, les sanctions sont lourdes mais dans l’autre sens, c’est l’inverse », fait-il remarquer.
La déléguée nationale Unité SGP Police-PO Linda Kebbab a elle aussi pointé du doigt les « 35 heures de travaux d’intérêt général ». Sur X elle a souligné avec humour que ce verdict était « à la hauteur des faits » et « dissuasif ».
Le parquet a déjà annoncé qu’il ferait appel.
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