Le 9 novembre au soir, Farès D.. a été reconnu coupable d’avoir volontairement fauché le policier Franck Labois en 2020 en prenant la fuite au volant d’un fourgon, il a été condamné à trente ans de réclusion par la cour d’assises de Lyon.
Dans leur verdict rendu après cinq heures de délibéré, les jurés ont retenu l’« extraordinaire gravité de ce geste » résultant, selon eux, de la volonté de l’accusé « d’échapper coûte que coûte à une interpellation », avec pour conséquence la mort du policier du Groupe d’appui opérationnel (GAO) dans la nuit du 10 au 11 janvier 2020.
Une « intention homicide incontestable », a expliqué le président de la cour Antoine Molinar-Min.
Dans ses réquisitions, l’avocat général Olivier Nagabbo avait réclamé la réclusion à perpétuité pour l’accusé âgé de 24 ans, estimant, comme les parties civiles, qu’il n’y avait « aucun doute » sur son intention de tuer.
Un « verdict de soulagement »
« C’est un verdict de soulagement », a réagi Jean-François Barre, avocat de la famille Labois. Cette dernière et les nombreux policiers réunis au moment de l’énoncé ont accueilli le verdict avec beaucoup d’émotion pendant de longs instants.
« Le plus important pour nous, c’est la reconnaissance de l’intention de tuer. Parce que finalement, ça nous libère tous de ce sentiment de culpabilité. C’est ce qu’on attendait tous de ce procès, de vraiment remettre la culpabilité du bon côté, c’est sa faute », a déclaré Marianne Charret-Lassagne, cheffe de la sûreté départementale au moment des faits.
L’avocat général comme les parties civiles avaient plaidé que cette intention se traduisait à la fois dans la percussion, mais aussi dans « toute l’accélération du fourgon ».
Le corps du policier traîné sur une vingtaine de mètres
Dans la nuit du 10 au 11 janvier 2020, le GAO, auquel appartient Franck Labois âgé de 45 ans, participe à une opération de la sûreté départementale visant à interpeller une équipe de malfaiteurs qui s’adonnent à des vols de fret avec violences. Cette nuit-là, ils s’en sont pris à un chargement de lessive sur une aire d’autoroute de l’Isère.
La tentative d’interception se met en place lorsque le fourgon Volkswagen qui transporte la marchandise volée revient en périphérie de Lyon. Le fourgon se retrouve coincé par deux véhicules, s’immobilise brièvement, puis fait brusquement une manœuvre pour se dégager. Et percute de plein fouet Franck Labois, dressé sur son chemin arme au poing.
Franck Labois n’a pas tiré. « Il n’a pas tiré, alors qu’il était en état de légitime défense, et il est mort », a affirmé Me Laurent-Franck Liénard, avocat des collègues de la victime.
Il ne sera relevé aucune trace de freinage au sol. Les prélèvements laissent à penser que le policier a été traîné sur une vingtaine de mètres. Il décédera trois jours plus tard après deux jours de coma à l’hôpital.
Géolocalisations téléphoniques
Les occupants du fourgon l’abandonnent dans la précipitation. Les objets retrouvés, dont des gants en partie calcinés, et des géolocalisations téléphoniques vont permettre d’identifier et localiser plusieurs suspects parmi lesquels Farès D., arrêté le 16 janvier. Selon les enquêteurs, celui-ci reconnaît immédiatement qu’il est le conducteur.
Jugé depuis le 7 novembre pour meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions, l’accusé a reconnu les faits à la barre, mais nié toute volonté de tuer. « J’ai pas voulu faire ça. J’ai vu un espace, j’ai accéléré sans me dire que j’allais le percuter », a-t-il affirmé au premier jour d’audience lundi.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.