Multirécidiviste condamné à 19 reprises, Ndiaga Dieye, l’agresseur de la policière municipale de La Chapelle-sur-Erdre, a passé presque la moitié de sa vie en prison, où il a été diagnostiqué schizophrène et s’est radicalisé.
Depuis sa dernière libération le 22 mars, après avoir purgé sa peine, cet homme de 39 ans avait retrouvé un emploi et un logement, grâce à une association d’insertion de cette commune paisible de la banlieue nantaise.
« C’était quelqu’un de très discret », décrit une voisine de palier du petit immeuble HLM où il habitait depuis deux mois. « Il était très calme, mais on l’entendait parler tout seul la nuit », ajoute Jimmy, le voisin du dessus, qui lui avait vendu sa voiture.
Ndiaga Dieye respectait une obligation de soins et n’avait plus fait parler de lui jusqu’à sa récidive vendredi, quand il a frappé au couteau une policière municipale, à moins d’un kilomètre de chez lui. Séquestrant une jeune femme pendant 2H30 durant sa fuite, l’agresseur a ensuite tiré sur les gendarmes, en blessant deux avant d’être abattu.
« C’est un échec du système judiciaire. Il a commencé à faire de la prison à 17 ans, il a été ultra condamné tout le temps et ça n’a pas marché », déplore auprès de l’AFP son avocat Me Vincent de la Morandière.
Ndiaga Dieye, alors déjà condamné pour des faits de droit commun, avait comparu devant cette juridiction pour des faits de séquestration et vol avec armes, commis à Cantin (Nord) en mars 2013. Il était accusé d’avoir ligoté un couple de septuagénaires avec des câbles électriques avant de les recouvrir d’une couverture et de fouiller leur maison. Il était reparti avec une centaine d’euros et la voiture du couple. « Mes clients ont été profondément traumatisés », raconte Me Stéphanie Galland, qui assurait la défense des victimes.
Lors du procès, ni la radicalisation, ni la schizophrénie de M. Dieye n’avaient été évoquées. « C’est quelqu’un qui cherchait une réponse à son mal-être, à son sentiment d’injustice dans l’expression d’une foi et d’une prière » mais sans signe de radicalisation à l’époque, a affirmé Me de la Morandière sur BFMTV.
Une expertise judiciaire commandée en 2013 ne relevait en outre « pas de dangerosité au sens psychiatrique du terme et surtout pas de psychose », a ajouté l’avocat, évoquant des « blessures familiales » sans en dire plus.
A l’époque domicilié en région parisienne, Ndiaga Dieye s’était retrouvé par hasard à Cantin, selon Me Galland. Niant sa participation aux faits durant le procès, il avait finalement été condamné à huit ans de prison, avait interjeté appel, puis y avait renoncé en reconnaissant sa culpabilité « et en demandant pardon aux victimes », selon son avocat.
Écroué le 9 mars 2013, il a connu une radicalisation en prison « fortement liée » à sa maladie psychiatrique, selon une source proche du dossier. « Les moments radicalisés de l’assaillant auraient eu lieu lors d’épisodes de décompensation liés à sa maladie », précise la même source.
En 2016 il a été signalé pour sa pratique rigoriste de l’islam et inscrit au Fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), selon le ministre de l’Intérieur. Il avait également été diagnostiqué schizophrène.
Né en novembre 1981 à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Ndiaga Dieye, de nationalité française, était « très peu communiquant » malgré une famille « qui se sacrifiait pour essayer de l’aider », selon son avocat.
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