La préfecture du Rhône a confirmé lundi la présence de taux élevés de polluants PFAS dans des œufs prélevés près d’usines chimiques au sud de Lyon, élargissant l’interdiction de leur consommation à d’autres secteurs proches.
En janvier déjà, la préfecture avait indiqué que des premiers prélèvements avaient révélé des taux de PFAS, dits « polluants éternels », présentant des niveaux huit à 16 fois supérieurs aux valeurs réglementaires. Des opérations complémentaires dans des poulaillers de particuliers des quatre communes de Pierre-Bénite, Oullins, Irigny et St-Genis-Laval, « démontrent que 26 prélèvements sur les 30 réalisés » ont « des valeurs qui dépassent » les seuils arrêtés par un règlement européen.
Ces résultats conduisent la préfecture à maintenir l’interdiction de consommation d’œufs et de « viande des volailles des poulaillers appartenant à des particuliers » sur ces quatre communes, a-t-elle indiqué dans un communiqué. Cette interdiction sera en outre élargie à onze autres communes limitrophes, ainsi qu’à deux arrondissements de Lyon. Des prélèvements d’œufs y seront également effectués.
À Pierre-Bénite se trouve notamment le site du chimiste Arkema
Pour « mieux comprendre la source d’imprégnation », des « prélèvements de terre » seront aussi effectués sur « plusieurs sites » concernés. « Un questionnaire sera adressé aux particuliers concernés pour analyser le mode d’élevage et d’alimentation de leurs poules pondeuses », ajoute la préfecture, rappelant que « les œufs sont des marqueurs particulièrement sensibles vis-à-vis de la présence des perfluorés ». À Pierre-Bénite se trouve notamment le site du chimiste Arkema, une usine située dans ce qui est connu comme « la vallée de la chimie ».
En dévoilant son plan d’actions contre les PFAS, la France avait affiché son soutien à un projet de restriction de leur fabrication et de leur usage porté par plusieurs pays européens. Parmi les mesures annoncées, le gouvernement avait dévoilé une « démarche d’identification des sites industriels potentiellement émetteurs de quantités significatives de PFAS ». Le site Arkema de Pierre-Bénite doit être « préfigurateur » de cette démarche d’identification et de diminution.
Les perfluorés (PFC) et polyfluoroalkylés (PFAS) sont une famille de composés chimiques de synthèse regroupant plus de 4700 molécules, soupçonnées pour certaines d’avoir un impact néfaste sur la santé. Elles doivent leur surnom à leur cycle de vie très long.
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