Lundi 8 novembre, Varsovie s’est inquiétée d’une escalade « de nature armée » à sa frontière avec le Bélarus, limite orientale de l’Union européenne où des milliers de migrants sont massés, l’OTAN dénonçant une tactique « inacceptable » de Minsk.
« Les forces du ministère de l’Intérieur et des soldats ont réussi à stopper la première tentative pour passer la frontière en masse », a déclaré sur Twitter le ministre polonais de la Défense.
« Les migrants ont installé un camp dans les environs de Kuznica. Ils sont gardés en permanence par les services bélarusses », a-t-il ajouté.
La police aux frontières polonaise a diffusé des vidéos sur Twitter montrant des migrants, principalement originaires du Moyen-Orient, munis de cutters et de branches pour essayer de forcer la frontière, hérissée de barbelés coupants, tandis que des policiers polonais en tenue anti-émeute surveillent.
3000 à 4000 migrants
Le porte-parole du gouvernement polonais Piotr Muller a indiqué à la presse que 3000 à 4000 migrants s’étaient massés près de la frontière.
« Nous craignons qu’il puisse y avoir une escalade de ce type d’actions à la frontière polonaise dans un avenir proche et de nature armée », a ajouté M. Muller, accusant à nouveau des personnes « liées aux services spéciaux biélorusses » d’être derrière ces tentatives de passage illégal des migrants.
« L’utilisation des migrants par le régime Loukachenko comme tactique hybride est inacceptable », a fustigé l’Otan, dans un communiqué appelant le Belarus « à respecter le droit international ».
Bruxelles a accusé le Président bélarusse Alexandre Loukachenko d’orchestrer l’arrivée de cette vague de migrants et de réfugiés en réponse aux sanctions européennes décidées après la répression brutale de l’opposition biélorusse.
Des accusations balayées par le Président Loukachenko.
Les garde-frontières biélorusses avaient confirmé auparavant dans un communiqué qu’« un grand groupe de réfugiés transportant des effets personnels se (déplaçait) le long de l’autoroute vers la frontière avec la Pologne ».
Des dizaines de vidéos publiées sur les réseaux sociaux lundi montraient des groupes de centaines de personnes, portant des vêtements chauds et des sacs à dos, marchant le long d’une route.
Selon une géolocalisation faite par le service de fact-checking de l’agence France Presse (AFP), une des vidéos a été prise à Bruzgi au Belarus, à 1,2 km de la frontière avec la Pologne.
« Nous nous préparons à tous les scénarios »
La chef de l’opposition biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa a reproché lundi au Président Loukachenko, d’avoir orchestré cette« attaque hybride » et appelé le Conseil de sécurité des Nations Unies à réagir dans un message sur Twitter.
« Les migrants sont poussés à la frontière par des hommes armés. Loukachenko est pleinement responsable de l’attaque hybride contre la Pologne, la Lituanie et l’Union européenne. Le trafic de migrants, la violence et les mauvais traitements doivent cesser. Une réponse forte est nécessaire. #UNSC devrait discuter de cette crise », a déclaré Mme Tikhanovskaïa.
À Varsovie, une cellule de crise gouvernementale, avec la participation du Premier ministre Mateusz Morawiecki, les ministres de l’Intérieur et de la Défense, s’est réunie en début d’après-midi. « Nous nous préparons à tous les scénarios », a déclaré dans un tweet le ministre de l’Intérieur polonais Mariusz Kaminski.
La situation se détériore depuis fin août et a poussé la Pologne à ériger une clôture de barbelés coupants et à instaurer un état d’urgence empêchant la présence de médias dans la zone, en plus de masser des milliers de soldats.
Au moins dix migrants sont morts jusqu’à présent dans la région, dont sept du côté polonais de la frontière, selon le quotidien polonais Gazeta Wyborcza.
Rejoignez Epoch Times sur Telegram
? t.me/Epochtimesfrance
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.