La liste indépendantiste est arrivée en tête au premier tour des élections territoriales en Polynésie française et affrontera au second tour celle du président autonomiste sortant et une autre liste autonomiste, selon les résultats provisoires communiqués dimanche par le Haut-commissariat.
S’ils remportent le second tour le 30 avril, les indépendantistes seront pour la première fois en position de force face à l’État français pour négocier un processus de décolonisation et un référendum d’autodétermination.
Avec 34,9%, la liste conduite par l’ancien président indépendantiste Oscar Temaru et le député Moetai Brotherson a remporté le premier tour de ces élections et affrontera au second tour celle du président sortant Édouard Fritch (30,46%) et celle de l’ancien vice-président autonomiste Nuihau Laurey (14,54%). Aucune des cinq autres listes présentées n’est parvenue à atteindre la barre des 12,5% des suffrages exprimés, qui permettait d’accéder au second tour. Le parti Tavini d’Oscar Temaru est en position de force avant le second tour, car il devrait bénéficier d’une grande partie des reports de voix des partis éliminés, qui ont tous fait campagne contre le président sortant.
Forte inflation et nouvelle taxe
Édouard Fritch fait les frais de la mauvaise communication de son gouvernement pendant l’épidémie de Covid. En dépit d’un bilan économique plutôt positif, la forte inflation subie par la Polynésie en 2022 (8,5%) lui est aussi imputée par une partie de l’opinion, car il a instauré une nouvelle TVA pour préserver la sécurité sociale locale.
Son adversaire Moetai Brotherson a fait campagne sur la suppression de cette taxe et plus généralement sur le pouvoir d’achat. Il a peu évoqué l’indépendance et a su séduire au-delà de cet électorat, capitalisant sur le rejet d’Édouard Fritch.
Une présidence de la Polynésie française bientôt indépendantiste
Le parti indépendantiste avait déjà remporté les trois sièges de député dévolus à la Polynésie aux élections législatives de juin 2022. Les électeurs polynésiens avaient élu le plus jeune député de l’Assemblée nationale, Tematai Le Gayic, ainsi que Steve Chailloux et Moetai Brotherson. Ce dernier est le candidat du Tavini à la présidence de la Polynésie française.
Aux Territoriales, les Polynésiens élisent les 57 représentants de leur Assemblée. La liste qui l’emporte bénéficie d’une forte prime majoritaire qui lui assure les trois-quarts des sièges.
L’Assemblée locale élit ensuite son président et le président de la Polynésie française, qui constitue son gouvernement. Cette collectivité d’Outre-mer jouit en effet d’une très large autonomie au sein de la République française.
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