Les secours ont suspendu mardi soir les recherches autour du pont de Baltimore qui s’est effondré la nuit précédente après avoir été percuté par un porte-conteneurs, les autorités américaines estimant que les six personnes disparues étaient désormais présumées mortes.
Depuis l’effondrement spectaculaire de l’important pont autoroutier Francis Scott Key dans le port stratégique de Baltimore, sur la côte est américaine, les autorités ont déployé de nombreux moyens par air, sur terre, en mer et même sous l’eau, retrouvant deux rescapés, dont l’un grièvement blessé.
« Nous n’estimons pas que nous trouverons ces individus encore en vie »
« Sur la base de la durée des recherches effectuées (…), de la température de l’eau, à présent nous n’estimons pas que nous trouverons ces individus encore en vie », a déclaré le vice-amiral des gardes-côtes Shannon Gilreath lors d’une conférence de presse.
Mais mardi soir, face aux conditions difficiles, « la marée et les courants qui rendent le travail des plongeurs dangereux », « nous allons suspendre la phase active de recherches », a encore dit Shannon Gilreath.
« Nous passons simplement à une nouvelle phase » des secours, a-t-il ajouté, un autre responsable précisant que des plongeurs seraient sur place dès les premières heures de mercredi.
Ces dernières sont visiblement des ouvriers des travaux publics qui travaillaient sur le pont Francis Scott Key lors de son effondrement, un responsable de leur entreprise affirmant à la presse locale que six d’entre eux étaient présumés morts. Pour l’essentiel, ils travaillaient à « réparer des nids-de-poule », « rien à voir avec un problème structurel », a déclaré Paul Wiedefeld, responsable des transports du Maryland.
Deux Guatémaltèques font partie des huit personnes initialement portées disparues, ont fait savoir les autorités du pays d’Amérique centrale.
Le maire de Baltimore Brandon Scott a évoqué « une tragédie inconcevable », la police disant écarter a priori un acte terroriste.
Un bilan qui aurait pu être pire
Le bilan de ce « terrible accident », selon les mots du Président Joe Biden, aurait été pire si le navire, qui a subi une « perte momentanée de propulsion », n’avait réussi à lancer un appel de détresse.
Cette alerte a permis aux autorités de couper une partie du trafic routier.
Des images impressionnantes de vidéosurveillance montrent le porte-conteneurs MV Dali, dévier de son cap et heurter une pile de ce pont inauguré en 1977, faisant s’écrouler plusieurs arches dans le port.
Dans ces vidéos, on aperçoit des lumières de véhicules de maintenance sur le pont, avant qu’il ne se déforme et ne tombe en morceaux, vers 01h30 heure locale (05h30 GMT).
L’équipage, indemne, a rapidement tenté de ralentir sa course en jetant l’ancre, sans réussir à éviter la collision.
« Le pont tout entier vient de s’effondrer ! Démarrez, démarrez, n’importe qui… tout le monde… », a lancé sur la fréquence radio des secours un opérateur, dans les secondes qui ont suivi la chute.
Jennifer Woolf a manqué de perdre son fils de 20 ans dans la catastrophe. Il a emprunté le pont trois minutes avant le drame. « Il est rentré à la maison en panique, en pleurs, tremblant », a confié à l’AFP l’Américaine de 41 ans, rencontrée dans une station-service devenue carrefour des secours et des habitants, choqués.
Un enjeu économique majeur
Joe Biden s’est engagé à ce que le pont soit reconstruit, en admettant que cela prendrait du temps. Voulant devancer les assureurs, le président a dit vouloir « que l’État fédéral paie la totalité du coût de la reconstruction ».
Car l’enjeu est économique : ce pont à quatre voies, long de 2,6 km, est situé sur un axe nord-sud crucial pour l’économie de la côte est des Etats-Unis.
Et avec un accès au port obstrué par les débris du pont, le transport maritime y est « suspendu jusqu’à nouvel ordre », ont fait savoir les autorités.
Le ministre des Transports Pete Buttigieg a ainsi alerté sur un « impact majeur et prolongé sur les chaînes d’approvisionnement ».
Le MV Dali, est un porte-conteneurs récent, long de 300 mètres pour 48 mètres de largeur, battant pavillon singapourien, et qui appareillait vers le Sri Lanka. Il était exploité par la société maritime Synergy Group et affrété par le géant danois du transport maritime Maersk.
Les autorités portuaires de Singapour ont déclaré mercredi qu’il avait passé avec succès deux inspections en 2023 et qu’une jauge de contrôle de la pression du carburant défectueuse avait été réparée en juin. Les autorités portuaires chiliennes avaient signalé en 2023 un défaut dans les machines du navire, une anomalie rapidement réparée par l’armateur selon la marine chilienne.
Jennifer Homendy, patronne de l’agence américaine de sécurité des transports (NTSB), a expliqué à la presse depuis Baltimore que les enregistreurs de données du porte-conteneurs représentaient « une pièce cruciale de l’enquête », menée avec les gardes-côtes. Selon elle, ils devraient être récupérés mercredi « ou peut-être ce soir » mardi.
La patronne du bureau d’enquête a précisé avoir discuté avec son homologue de Singapour, qui devrait venir à Baltimore dans les prochains jours tout comme des responsables des autorités portuaires de la cité-État.
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