Des heurts ont éclaté lundi entre étudiants à l’Université de Téhéran lors d’une manifestation contre l’obligation faite aux femmes de se voiler, ont indiqué des médias iraniens.
« Deux groupes d’étudiants aux idées opposées se sont malheureusement affrontés tandis que nous avons tenté de calmer les étudiants en colère », a déclaré un haut responsable de l’université, Majid Sarsangi.
Selon l’agence de presse iranienne ISNA, des étudiants se sont réunis après avoir diffusé un communiqué contre les « contrôles sévères » subis par les femmes dans l’enceinte de l’université, estimant qu’« imposer des choix vestimentaires aux étudiantes est une violation directe de leurs droits humains ».
Lors de la manifestation, ils ont accusé « la police des mœurs et les forces de sécurité d’être entrées dans l’université » pour les inciter à suivre le code vestimentaire en vigueur en Iran qui impose aux femmes de sortir tête voilée et le corps couvert d’un vêtement ample depuis la Révolution islamique de 1979.
D’après ISNA, M. Sarsangi a alors tenté de discuter avec les étudiants mais en a été « empêché par la force ». M. Sarsangi a démenti toute entrée sur le campus universitaire de la police des mœurs ou des forces de l’ordre. Selon l’agence de presse Fars, proche des ultra-conservateurs, des étudiants partisans du port du voile ont affrontés ceux qui y sont opposés lorsque ces derniers ont commencé à scander des « slogans illégaux. »
Ils « criaient des slogans contre le code vestimentaire et le respect du port du hijab », un voile qui recouvre la chevelure et laisse le visage à découvert, a expliqué à Fars Ali Tolouie, à la tête d’une organisation estudiantine. Le communiqué diffusé « montre qu’ils sont contre l’islam en soi », a-t-il ajouté. Ni blessé ni arrestation n’ont été signalés, d’après les médias iraniens.
Début 2018, quelques dizaines de femmes ont été arrêtées pour avoir défié l’obligation de porter le voile dans les lieux publics. L’une d’elle a été condamnée en avril à un an de prison.
Et l’avocate Nasrin Sotoudeh, qui avait défendu plusieurs femmes arrêtées entre décembre 2017 et janvier 2018 pour avoir enlevé leur foulard en public comme Mme Movahédi, purge depuis juin 2018 une peine de prison de cinq ans pour des accusations d’espionnage, selon un de ses avocats.
D.C avec AFP
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