« Porter ma petite pierre à l’édifice de la reconstruction de l’Irak » : Dilan, Franco-Irakien, a choisi d’y retourner

Par Sarita Modmesaïb
21 juin 2024 20:19 Mis à jour: 21 juin 2024 20:19

Ce Franco-Irakien de 33 ans a choisi de retourner dans sa terre natale afin d’y apporter ses compétences et motiver d’autres Chrétiens comme lui, à revenir en Irak.

« Nos parents sont partis pour des raisons légitimes, ils nous ont offert la paix », explique Dilan, reconnaissant, sur le média Aleteia. « Nous avons pu, mes sœurs et moi, grandir dans un confort, certes limité, mais bien meilleur que ce que mes cousins ont pu vivre en Irak sous l’embargo. »

Né en 1991 dans la province kurde d’Erbil en Irak, Dilan a émigré peu après avec ses parents et ses sœurs en France. L’Irak était alors en proie à une grave crise économique suite à l’embargo décrété après l’invasion du Koweït.

Dilan grandit et étudie à Nantes en France. Mais l’Irak tient une place particulière dans son cœur, car chaque année, il s’y rend avec sa famille en vacances.

Alors qu’il prépare un master en droit public des affaires, le jeune homme décide d’apprendre l’arabe, l’une des deux langues officielles de l’Irak avec le kurde. Car sa famille est chrétienne et parle l’araméen.

Maintenant diplômé, Dilan part se faire une expérience professionnelle à Paris et est embauché dans un cabinet d’avocats.

« Pour moi, c’était hors de question d’aller [en Irak] les mains dans les poches, j’ai donc trouvé ce travail à Paris pour pouvoir faire des économies en prévision de mon installation », révèle le jeune homme sur Aleteia, car son objectif était déjà clair : revenir vivre et travailler en Irak, la terre de ses ancêtres.

« Ce qui est important, ce n’est pas mon profit ou ma carrière, c’est ce que je peux faire pour les autres. »

En 2019, alors qu’il pourrait rester se construire une vie confortable en France, le jeune homme franchit le pas et part s’installer à Ankawa, une petite ville chrétienne de la banlieue d’Erbil, dans le Kurdistan irakien.

Aussi partage-t-il son temps entre une activité de consultant, de l’animation radio en français et en araméen, et des interventions au sein d’une ONG catholique américaine.

Return

La guerre contre Daesch ravive son envie de reconstruction du pays et l’amène alors à créer sa propre ONG en 2023 : Return — c’est le nom de son association — a pour but de favoriser le retour d’Irakiens, notamment des chrétiens, au pays. En effet, en vingt ans, ce sont des centaines de milliers de chrétiens qui ont fui leur terre natale.

« Ce serait un drame pour le pays à l’échelle de l’histoire car nous sommes les premiers convertis. C’est une ambition pour le pays, mais aussi pour la chrétienté qui ne peut pas disparaître de son berceau d’origine. »

« Il y a des profils très variés », souligne-t-il, des « familles qui ont quitté l’Irak il y a dix ou quinze ans, ou encore des jeunes de la deuxième voire troisième génération ; en fonction, les besoins ne sont pas les mêmes. »

Aussi, l’ONG apporte-t-elle son aide « à une cinquantaine de pionniers » pour une insertion professionnelle, sociale ou administrative.

Même si la tâche est parfois compliquée, l’Irak semble peu à peu atteindre une forme de stabilité et Dilan demeure optimiste. « Malgré les difficultés, les gens ici posent des questions sur les retours, et c’est mon rôle au quotidien de leur rappeler que l’espérance doit toujours exister, qu’on peut être acteurs de notre avenir. »

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