«Pour couvrir les frais de secours et les obsèques»: le maire de Saint-Gervais propose 15.000 euros de caution pour ceux qui veulent gravir le mont Blanc malgré la canicule

Par Nathalie Dieul
5 août 2022 10:44 Mis à jour: 5 août 2022 12:18

En cette période de canicule, gravir le mont Blanc par la voie royale relève de la « roulette russe », estime le maire de Saint‑Gervais‑les‑Bains (Haute‑Savoie). Alors que les guides ont décidé de ne plus emprunter cette voie pour un temps, un certain nombre de « pseudo‑alpinistes » décident de faire l’ascension malgré les risques encourus.

Jean‑Marc Peillex, maire de Saint‑Gervais, a trouvé une manière d’alerter l’opinion publique sur les dangers de monter vers le toit de l’Europe en passant par la voie royale en cette période de canicule. En effet, des dizaines de « pseudos‑alpinistes » se lancent malgré les recommandations de prudence émises cet été par le Préfet de Haute‑Savoie et l’édile.

Selon un communiqué de la mairie de Saint‑Gervais, il est « fortement déconseillé » d’essayer de rejoindre le sommet du mont Blanc par la voie royale, en raison de « la sécheresse, de la période de canicule importante, des importantes chutes de pierres qui rendent la traversée du couloir du Goûter extrêmement dangereuse ».

Les compagnies des guides de Saint‑Gervais et de Chamonix ont décidé de suivre ces recommandations et de ne plus y emmener de clients au moins jusqu’au 15 août 2022.

« Tester l’ascension en shorts et en baskets »

« Le 30 juillet, ce sont des Roumains qui voulaient tester l’ascension en shorts et en baskets », raconte l’édile sur son compte Twitter. Il a fallu envoyer un hélicoptère du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) pour leur intimer l’ordre de faire demi‑tour. « S’ils ont bien fait demi‑tour, ils ont déclaré qu’ils reviendraient le lendemain », se désole Jean‑Marc Peillex.

Le maire de Saint‑Gervais a donc lancé une proposition : faire payer une caution de 15.000 euros à ces inconscients qui jouent à la « roulette russe » et « veulent faire l’ascension avec la mort dans le sac à dos ». Pourquoi une somme de 15.000 euros ? Tout simplement parce que le prix moyen d’un secours est de 10.000 euros. Enfin, avec 5.000 euros on peut couvrir les frais d’obsèques.

Une proposition à prendre au second degré

« Il faut bien sûr lire cette proposition au second degré », précise l’édile à France 3. Il veut avant tout faire passer un message : d’une part, l’ascension du mont Blanc est très dangereuse en cette période de canicule, et d’autre part, « il est inadmissible que ce soit le contribuable français qui supporte ces charges » en cas de drame.

« L’État refuse de faire payer les secours aux assureurs », explique Jean‑Marc Peillex au Parisien. « Pourquoi leur faire ce cadeau si leurs assurés jouent les trompe‑la‑mort, quand il est avéré que les conditions sont suicidaires ? Il faudrait s’inspirer de nos amis italiens, au Val d’Aoste, qui évaluent si un secours est abusif et doit être facturé. »

Par ailleurs, le maire lance l’idée d’interdire certaines courses d’alpinisme dans le futur, lors des canicules : « Certains maires interdisent l’accès aux forêts en cas de risque d’incendie, pourquoi pas en montagne ? »

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