« Pour être franc, nous avons payé » : Emmanuel Macron reprend Donald Trump en direct sur l’aide à l’Ukraine

Par Epoch Times avec AFP
25 février 2025 15:28 Mis à jour: 26 février 2025 10:07

Blagues, énergiques poignées de main, petits compliments et gestes d’affection : Donald Trump et Emmanuel Macron ont rejoué lundi à Washington un duo de camaraderie diplomatique déjà rodé pendant le premier mandat du républicain.

Dans le Bureau ovale, le milliardaire, ancien animateur de téléréalité, raconte comment, après un dîner à la Tour Eiffel avec leurs épouses respectives, le président français avait entrepris de répondre, en français, aux journalistes.

« C’est un futé »

« Il n’y avait pas d’interprète, et il parlait, il parlait, et moi je hochais seulement la tête », dit Donald Trump.

« Le lendemain, j’ai lu les journaux et j’ai réalisé ‘Ce n’est pas ce que nous avons dit’. C’est un futé, je vous le dis », lance le président américain, en s’emparant de l’avant-bras de son homologue, assis à ses côtés, sous les rires de l’assistance.

Donald Trump rencontre Emmanuel Macron dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 24 février 2025. (Photo JIM WATSON/AF

Emmanuel Macron a lui parlé d’un accueil « très amical, comme toujours » du républicain, qui n’a de cesse depuis son retour au pouvoir de critiquer les Européens pour leurs dépenses militaires jugées insuffisantes, et leurs taxes jugées déloyales.

À l’arrivée du président français, les deux hommes ont échangé l’une de ces poignées de main très vigoureuses qui font régulièrement la joie des photographes lors de leurs rencontres.

« Nous avons payé 60% de l’effort total »

Venu à Washington pour essayer d’aplanir les immenses divergences avec Donald Trump sur l’Ukraine en particulier, et sur la relation transatlantique en général, Emmanuel Macron reprend pourtant publiquement son hôte lorsque ce dernier relativise, face à lui, la participation européenne dans l’aide apportée à l’Ukraine.

« Non, en fait, pour être franc, nous avons payé, nous avons payé 60% de l’effort total », intervient Emmanuel Macron, en posant à son tour la main sur l’avant-bras de Donald Trump.

Le Président Trump accueille Emmanuel Macron alors qu’ils répondent aux questions des journalistes dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 24 février 2025 à Washington, DC. (Photo Chip Somodevilla/Getty Images)

Le président français va jusqu’à parler d’un « tournant » après cette réunion avec Donald Trump, même s’il repart sans promesse ferme de protection américaine pour les troupes que les Européens sont prêts à déployer en Ukraine, une fois la paix conclue.

Plus tard, pendant une conférence de presse conjointe, pendant laquelle les deux dirigeants se réfèrent l’un à l’autre par leur prénom, Donald Trump juge que son invité n’a pas obtenu une « reconnaissance suffisante » pour la reconstruction de Notre-Dame, tandis qu’Emmanuel Macron assure que cela a « toujours été un bonheur » d’échanger avec le républicain de 78 ans.

La relation entre eux, qui n’a jamais viré ouvertement à l’aigre comme celle du président américain avec d’autres dirigeants tels que le Canadien Justin Trudeau, a néanmoins connu des hauts et des bas pendant le premier mandat de Donald Trump.

L’on a pu parler de « bromance » – contraction des mots anglais « brother » et « romance » – mais le chef d’État français avait aussi ouvertement critiqué l’approche diplomatique « L’Amérique d’abord » du dirigeant américain, appelant les Européens à s’unir pour y répondre.

Emmanuel Macron, invité à la Maison Blanche en 2018 pour un dîner d’Etat en grande pompe, avait offert un arbuste, qu’il avait ensuite planté en compagnie de Donald Trump dans la pelouse de la Maison Blanche. Mais l’arbre, prélevé dans une forêt où de nombreux soldats américains avaient péri pendant la Première guerre mondiale, n’avait pas survécu à la transplantation.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.