Invité sur la chaîne suisse RTS, l’ancien Premier ministre François Fillon a rappelé qu’il avait en 2003 « mis deux millions et demi de personnes dans la rue ». Bien loin des 180 000 « gilets jaunes » qui ont manifesté contre la politique d’Emmanuel Macron.
Candidat LR éliminé au premier tour de la présidentielle et retiré de la vie politique en 2017, François Fillon était l’invité jeudi de la chaîne de télévision suisse RTS. L’ancien Premier ministre est revenu sur la politique d’Emmanuel Macron mais aussi l’état de la droite française.
« La droite française s’est suicidée avec ses divisions » depuis vingt ans, a estimé François Fillon.
« Il y a depuis une vingtaine d’années des batailles uniquement personnelles, individuelles, d’ego et pas beaucoup de débats idéologiques », a regretté M. Fillon, qui a jugé « intéressant de voir aux obsèques de Chirac ces gens, qui s’étaient battus les uns contre les autres », pour l’occasion « rassemblés » et « réconciliés ».
Questionné sur la capacité d’Emmanuel Macron à incarner un sursaut européen, François Fillon a estimé « Pourquoi pas ? ». « Cette Europe qui est vieille, un peu fatiguée, qui ne croit plus en grand-chose (…) est-ce que ce mouvement est historique, profond ? Ou est-ce qu’un homme, une personnalité, pourra l’interrompre ? Honnêtement je ne sais pas », a-t-il ajouté.
François Fillon sort de son silence. Les électeurs de droite qui se rallient à E.Macron ont-ils raison? « L’avenir le dira. » https://t.co/6BssvRd5mH pic.twitter.com/X60qhWvNoB
— Darius Rochebin (@DariusRochebin) October 10, 2019
Les « gilets jaunes… pas grand chose »
Interrogé sur les « gilets jaunes », il a estimé que ce n’était « pas grand-chose ». « Il y a eu au maximum des manifestations 150 000 à 180 000 personnes dans toute la France », a souligné l’ancien Premier ministre, en rappelant qu’il avait « mis deux millions et demi de personnes dans la rue » avec sa réforme des retraites en 2003. « Macron, c’est un petit joueur à côté ! », a-t-il plaisanté lors de cet entretien enregistré en public.
Mais « si cette crise a déstabilisé aussi profondément un gouvernement légitime venant d’être mis en place, ce n’est pas bon signe », a-t-il ajouté.
Un retour en politique ?
Il a assuré que « non », un retour en politique n’était pour lui pas imaginable et dit n’éprouver « aucune nostalgie ».
Quant aux « 3 R » (« regrets, remords et rancune ») découlant de sa défaite de 2017, l’ancien candidat de la droite a reconnu éprouver « un peu des trois, forcément ». « Il y a des comportements humains qu’on ne peut pas complètement pardonner » mais « je tourne la page », a-t-il ajouté.
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