Invitée dans plusieurs médias à l’occasion de la sortie de son dernier livre, Jeannette Bougrab s’est exprimée à propos du port du voile dans l’Hexagone. Elle s’est notamment alarmé de l’augmentation du nombre de fillettes voilées, rappelant qu’il y avait « une confusion » et « une méconnaissance » sur « la signification du voile ».
Ancienne secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de la Vie associative sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Jeannette Bougrab vient de publier un livre intitulé Lettre aux femmes voilées et à ceux qui les soutiennent, aux éditions du Cerf.
Un ouvrage dans lequel Mme Bougrab dénonce le port du voile, qu’elle considère comme « un étendard », un symbole « de l’internationalisation de l’intégrisme islamiste ».
« Pointer du doigt cette obsession maladive des intégristes »
Invitée sur le plateau de Sud Radio le 22 janvier, l’essayiste a expliqué qu’il y avait « une histoire de confusion et de méconnaissance sur la signification du voile ».
Et la petite fille de harki de citer Salman Rushdie : écrivain britannique d’origine indienne issu d’une famille musulmane qui est sous le coup d’une fatwa de l’ayatollah Khomeini depuis 1989, suite à la publication de son roman Les versets sataniques.
« Pas une seule femme de ma famille ne supporterait l’idée d’un voile quelconque. J’ai été élevé dans cette atmosphère. Et même ma grand-mère, très conservatrice, aurait été horrifiée à l’idée qu’une de ses trois filles soit voilée. Ma mère n’aurait jamais accepté une telle chose. Le voile est clairement un instrument d’oppression ».
Pour Mme Bougrab, cette phrase de l’écrivain « explique très bien l’instrumentalisation actuelle du voile ».
Interrogée dans Le Figaro, l’ancienne professeure de Sciences Po estime que « dénoncer le voile, c’est d’abord réfuter une pratique religieuse institutionnalisant la soumission de la femme, son inégalité ».
« La femme musulmane demeure sous la tutelle permanente d’un père, d’un frère, d’un époux. Elle est privée de toute autonomie, d’une part essentielle de liberté. C’est aussi pointer du doigt cette obsession maladive des intégristes pour le corps de la femme », ajoute-t-elle.
« A partir du moment ou on le porte on le brandi ou on le défend on devient complice de ceux qui imposent à des femmes ce voile » @jeannettebougra, auteur de Lettre aux femmes voilées et à ceux qui les soutiennent @EditionsduCERF invitée d’@andrebercoff pic.twitter.com/0KpR225jF0
— Ludorian #JeSuisLépreux matricule 13937 GJ (@ludoriann) 23 janvier 2019
« La burqa est l’illustration du totalitarisme islamique »
Amenée à réagir sur le fait que le Comité des droits de l’homme des Nations unies venait « de blâmer l’interdiction de la burqa en France », l’ancienne présidente de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE) a estimé qu’il s’agissait d’une décision « très instructive sur le degré d’aveuglement des Occidentaux ».
« Paradoxalement, parmi les membres de ce comité de juristes, c’est le Tunisien Yadh Ben Achour, musulman, qui apporta son soutien à la France et non l’Américain ou le Canadien », poursuit Mme Bougrab.
« Pourtant la burqa est la négation absolue du principe d’égalité et de la liberté. Elle est l’illustration du totalitarisme islamique. »
Une prise de position qui illustre d’ailleurs « la trahison des élites à l’endroit des femmes qui croupissent dans des geôles en Iran ou en Arabie saoudite pour avoir refusé de porter ce linceul », selon celle qui fut juriste au Conseil constitutionnel avant de devenir maître de conférences en droit public à l’université Panthéon-Sorbonne en 2007.
Jeannette Bougrab : “Une petite fille de 7 ans ne choisit pas de porter le voile. Cela a une signification particulière. Cela veut dire qu’elle devient un objet de désir, un objet sexuel. Quelle atteint un âge nubile et qu’elle peut être mariée. C’est ça qui me choque.” pic.twitter.com/3qHhFPIxue
— Anton Struve 🏳 (@AntonStruve) 22 janvier 2019
« On assiste à une augmentation du nombre de petites filles voilées en France »
Autre sujet d’inquiétude pour Jeannette Bougrab – mère d’une petite fille adoptée au Laos : la hausse du port du voile parmi les mineures dans l’Hexagone.
« Aujourd’hui, on assiste à une augmentation du nombre de petites filles voilées en France », explique-t-elle dans les colonnes du Figaro.
« Sur Internet, on trouve des sites qui proposent des voiles pour toutes petites filles à coups de slogans publicitaires honteux : ‘Commencez dès le plus jeune âge à les habituer à porter le voile!’, ‘Découvrez nos voiles adaptés pour nos petites têtes !’. On trouve également des jilbab, ce vêtement islamiste intégral, disponible dans différents coloris dès la taille 6 ans. »
« Pour ma part, je considère qu’on endoctrine ces pauvres enfants à qui on transmet des valeurs et des principes contraires à notre socle républicain. Les mariages de mineures, d’enfants, seront-ils la prochaine étape ? » conclut l’ancienne secrétaire d’État.
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