Alors que des policiers sont régulièrement pris à partie dans plusieurs quartiers réputés sensibles, l’ancien général de corps d’armée appelle l’État à asseoir son autorité en faisant preuve de fermeté vis-à-vis des fauteurs de troubles.
Dans une tribune publiée dans les colonnes du Figaro, le général Soubelet est revenu sur les échauffourées qui ont eu lieu dans plusieurs banlieues depuis la mise en place de l’état d’urgence sanitaire destiné à lutter contre la propagation du virus du Parti communiste chinois (PCC)*, connu sous le nom de nouveau coronavirus.
Alors que plusieurs membres des forces de l’ordre ont été violemment pris à partie dans différentes zones de l’Hexagone, l’ancien numéro trois de la Gendarmerie nationale en charge des opérations et de l’emploi estime que la crise sanitaire et la paralysie économique qui en découle ont mis en lumière « les faiblesses, les carences et les dysfonctionnements de l’État ».
« Toutes ces fragilités et ces rendez-vous manqués par défaut de courage et de cohérence font apparaître, avec une acuité particulière dans le contexte actuel, les comportements déviants et impunis dans certaines zones », écrit le général de corps d’armée à la retraite.
« Les incidents du type de celui de Villeneuve-la-Garenne sont depuis longtemps le lot quotidien des forces de sécurité dans certaines zones de nos villes. Mais l’omerta et la bien-pensance sont à l’œuvre dans notre pays. C’est un effet du principe selon lequel un problème dont on ne parle pas n’existe pas », ajoute-t-il.
« […] Ceux qui gangrènent ces quartiers ne sont pas nombreux. Ils se livrent à des activités délictuelles et parfois criminelles, détériorent la qualité de vie et pratiquent l’intimidation à l’égard d’une population déjà précarisée qui n’attend qu’une seule chose : que l’État vienne remettre de l’ordre. Tout simplement pour que chacun puisse se déplacer à sa guise sans devoir se justifier ou subir des menaces exercées par des voyous qui ne respectent rien », poursuit celui qui est désormais vice-président du mouvement Objectif France.
« Cette minorité pèse sur la vie de centaines de milliers de familles et de millions de personnes partout en France et ne vit que dans le rapport de force, profitant depuis trop longtemps de la faiblesse de l’État. Ceux qui défient les policiers et les gendarmes, qui les agressent, qui caillassent les pompiers ne méritent aucune circonstance atténuante et doivent être traités de manière impitoyable conformément à la loi », observe Bertrand Soubelet.
L’ancien Général en appelle à la réaction ferme de l’État contre les comportements déviants et impunis dans certaines zones ?↓ https://t.co/Maeo4QOPXL#Violence #confinementjour44
— Le Figaro (@Le_Figaro) April 29, 2020
Des critiques injustifiées à l’égard des forces de l’ordre
Si certaines voix se sont élevées pour condamner l’action des forces de l’ordre au sein des quartiers réputés « difficiles », allant jusqu’à parler de bavures policières, le général Soubelet considère au contraire qu’il est irresponsable de remettre en question la légitimité du travail des représentants de l’ordre public.
« […] Les forces de l’ordre sont en permanence soupçonnées d’outrepasser leurs prérogatives et sont mises en cause dès le moindre incident. Les donneurs de leçons s’expriment de manière irresponsable lorsqu’ils remettent en question instantanément le comportement et la légitimité de l’action des policiers car, d’expérience, pour connaître les circonstances exactes des incidents, il faut du temps. L’illustration parfaite est l’affaire Théo dans laquelle une vidéo a finalement écarté la responsabilité des policiers », souligne l’ancien élève de Saint-Cyr.
« Tant que ces postures qui admettent l’inadmissible, tolèrent l’intolérable, excusent l’inexcusable et justifient l’injustifiable seront relayées, la cohésion nationale sera menacée. Les forces de sécurité ne sont pas ces monstres froids que l’on décrit parfois, capables de violence gratuite pour faire respecter la loi. Ce sont des hommes et des femmes qui ont choisi un métier exigeant et qui sont confrontés à des situations difficiles, complexes et violentes générées par des sauvageons sans repères », ajoute-t-il.
« Je ne méconnais pas certains débordements individuels de la part des forces de l’ordre, mais ils sont marginaux au regard des centaines de milliers d’intervention. Ne nous laissons pas aveugler par l’arbre qui cache la forêt », poursuit le haut gradé.
Un enjeu décisif pour l’exécutif
D’après l’ancien numéro trois de la Gendarmerie nationale, la période de déconfinement qui commencera le 11 mai de manière différenciée sur le territoire français pourrait s’avérer particulièrement tumultueuse dans les zones où les tensions sont vives. Une situation que les autorités doivent selon lui anticiper en prenant dès maintenant toutes les mesures adéquates.
« […] Plus que jamais la situation actuelle est préoccupante, car les voyous prennent de l’assurance et contrôlent ‘leurs’ territoires dans lesquels ils bénéficient de soutiens. Le temps de crise exige que l’État prenne des décisions de bon sens, pour une fois par anticipation, afin d’éviter la dégradation et de permettre aux forces de l’ordre d’agir dans des conditions optimisées. C’est ainsi que l’État a intérêt à prendre des dispositions particulières pour les zones troublées par les désordres et dans celles susceptibles de l’être », explique l’auteur de l’ouvrage Tout ce qu’il ne faut pas dire.
« […] Seule la démonstration d’une autorité affichée et assumée avec de possibles conséquences graves permettra d’une part de contrôler la situation avec des forces de sécurité sereines et d’autre part de se mettre dans les meilleures conditions possibles pour aborder les différentes étapes du déconfinement qui pourraient être agitées », indique le Bertrand Soubelet.
« Ce retour à la normale, qui sera obligatoirement différencié, va faire naître des tensions supplémentaires à partir du 11 mai et, selon un principe bien connu, il est nécessaire de montrer la force pour ne pas avoir à l’utiliser. Cela nécessite un plan bien ficelé qui permettra de réagir en temps réel aux provocations et de prendre des mesures immédiates d’éloignement des fauteurs de troubles », précise l’officier.
« Les semaines à venir sont un enjeu décisif pour l’exécutif s’il souhaite retrouver un peu de crédit auprès des Français en matière de sécurité. Cela nécessite des mesures cohérentes pour préparer le pire scénario. À défaut, nous pourrions encore avoir l’illustration de la vision politicienne marquée par l’absence de courage et ignorant ce principe : plus on attend pour régler une difficulté, plus les conséquences sont graves et la facture élevée », conclut le général Soubelet.
* Epoch Times désigne le nouveau coronavirus, responsable de la maladie du Covid-19, comme le « virus du PCC » car la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti communiste chinois (PCC) ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.
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