À l’issue du premier Conseil des ministres de l’année, le porte-parole du gouvernement a tenu des propos qui vont davantage dans le sens de la division que dans celui du rassemblement de la nation.
Loin de jouer la carte de l’apaisement, Benjamin Griveaux a préféré jeter de l’huile sur le feu le 4 janvier en qualifiant les membres des « gilets jaunes », encore nombreux à être mobilisés partout en France, « d’agitateurs qui veulent l’insurrection et, au fond, renverser le gouvernement ».
Assurant que l’exécutif avait « apporté des réponses concrètes et rapides » aux revendications des manifestants, notamment sur le pouvoir d’achat, M. Griveaux a estimé que les « gilets jaunes » qui continuaient à se mobiliser menaient « un combat politique » et ne souhaitaient pas « participer au grand débat national ».
Des propos étonnants étant donné que le mouvement bénéficie toujours d’une majorité d’opinions favorables au sein de la population française, comme le démontre le dernier sondage Odoxa Dentsu Consulting publié jeudi.
Selon cette enquête, 55 % des Français souhaitent en effet que la mobilisation des « gilets jaunes » se poursuive.
Interrogé sur la fermeté dont le gouvernement était prêt à faire preuve vis-à-vis des citoyens mobilisés, Benjamin Griveaux s’est montré impavide :
« La loi, rien que la loi, toute la loi, et si certains ont des problèmes avec le respect de la loi, ce sont effectivement les personnes les plus radicalisées. »
Des propos dont certains ne manqueront probablement pas de souligner la partialité, de nombreuses voix s’étant déjà élevées pour demander au gouvernement de faire preuve de la même fermeté envers les délinquants des quartiers dits difficiles qui ont eu tout le loisir de transformer certaines franges du territoire national en véritables zones de non-droit depuis plusieurs années.
D’autres encore feront sans doute valoir les peines relativement légères auxquelles plusieurs individus ont été condamnés ces dernières années pour des actes de violences graves ou de pédophilie, tandis que la justice n’a pas hésité à faire preuve de la plus grande sévérité à l’encontre de certains membres des « gilets jaunes ».
Mais Benjamin Griveaux n’entend visiblement pas accorder davantage de crédit à la colère des Français ou aux revendications des manifestants.
S’il a admis que certains éléments pouvaient légitimement être reprochés à l’exécutif, il n’a pour autant pas hésité à mettre en avant la détermination farouche du gouvernement :
« Nous devons aller sans doute encore plus loin dans le changement, être encore plus radicaux dans nos méthodes, nos manières de faire, dans notre style. »
En dépit des soubresauts récents et du malaise profond exprimé par de très nombreux citoyens quand à la politique menée par l’exécutif, B. Griveaux continue de fonder l’action opiniâtre du gouvernement sur la seule victoire d’En Marche ! aux dernières élections, et ce, malgré le taux d’abstention record enregistré (environ 56 %) à l’époque.
Pour son porte-parole, le gouvernement doit « aller au bout de l’envie de changement des Français, car c’est cette envie qui nous a portés au pouvoir ».
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