« Je pouvais pas m’arrêter de taper », lance Loïc Vantal, le beau-père du petit Tony à la barre.
30 ans de réclusion criminelle requis contre le beau-père du petit Tony mort sous ses coups en 2016 et 5 ans d’emprisonnement dont un avec sursis pour la mère au silence « complice ».
« L’enfer ce n’était pas seulement les autres. C’était aussi Caroline Létoile et Loïc Vantal », a spécifié devant les assises de la Marne l’avocat général Matthieu Bourrette. Il a requis 30 ans de prison du petit garçon dont 15 ans de sûreté contre l’homme âgé de 28 ans accusé de « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur un mineur de 15 ans » et « violences habituelles ».
Selon lui, les coups qui ont plu sur l’enfant, jusqu’à ce qu’il succombe à un éclatement de la rate et du pancréas le 26 novembre 2016, étaient mus par une « méchanceté sadique ». « On parle ici de violences perverses. C’est la présence même de Tony au sein du couple qu’il fallait supprimer. Tony, 17 kg et 98 cm. Même cette place, cette toute petite place, c’était trop pour Loïc Vantal », a pointé le magistrat.
Au fil des trois mois de cohabitation du couple, avant l’issue mortelle en novembre, « l’appartement est devenu un abattoir », avec Loïc Vantal « comme tueur », a-t-il poursuivi.
« Je pouvais pas m’arrêter de taper »
L’accusé, 28 ans, avec déjà sept condamnations pour violences à son actif. Jeudi, Loïc Vantal avait reconnu les avalanches de coup – « je pouvais pas m’arrêter de taper » – et avoir entraîné la mort de l’enfant, mais sans le tuer « volontairement ».
« Vous n’avez pas tué. Mais vous avez fait pire »
Contre Caroline Letoile, 19 ans au moment des faits, jugée pour « non-dénonciation de mauvais traitements » et « non-assistance à personne en danger », l’avocat général a requis cinq ans d’emprisonnement dont un avec sursis.
Au sein du duo, sans formation ni emploi, « Vantal n’est pas le seul responsable. Il fallait le silence de Caroline Letoile dont il avait besoin », le « silence d’une mère qui a fini par faire tant de bruit », un silence « toujours complice et menteur », a-t-il souligné.
« Vous n’avez pas tué. Mais vous avez fait pire. La morale vous condamnera plus sévèrement que la justice. Pour tous, vous êtes la complice », a-t-il interpellé l’accusée, décrite comme « immature » par les experts avec un passif de harcèlement scolaire et de sous-estime de soi.
Justice clémente pour l’entourage
« La justice a été clémente, voire faillible à l’égard des témoins », a aussi relevé l’avocat général, alors que le procès, ouvert lundi, a mis en évidence que beaucoup, dans l’entourage du couple, étaient au courant ou se doutaient de l’existence de maltraitances. Mais il a appelé le jury à ne pas « se tromper de procès » : « ne faisons pas le débat du silence des voisins mais celui du couple ».
« 70% des Français (…) pensent que s’il n’y a pas de preuve on ne fait rien. Le doute doit profiter à l’enfant », avait rappelé Me Rodolphe Costantino, représentant de l’association Enfance et Partage.
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