Moderniser le secteur public et mieux protéger ses agents : pour sa rentrée, le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini a affiché vendredi près de Lyon deux priorités et égrené quelques annonces sur les rémunérations ou l’intelligence artificielle.
« La première des choses que l’employeur public doit à ses agents, c’est la protection physique », a-t-il martelé lors d’un discours à l’Institut régional d’administration (IRA) de Villeurbanne en région lyonnaise, partiellement incendié lors des émeutes du début de l’été. « C’est pourquoi nous déploierons dans les prochaines semaines un plan ambitieux pour améliorer la protection physique des agents publics », a poursuivi le ministre dans ce discours également diffusé sur les réseaux sociaux.
Depuis l’@IRAdeLyon, attaqué il y a quelques semaines, j’ai fixé mes priorités pour redonner toute sa dignité aux métiers de la fonction publique :
→ Protéger les agents, sans relâche
→ Réformer la fonction publique
→ Redonner confiance en l’efficacité de l’action publique pic.twitter.com/XbnHhxotPc
— Stanislas Guerini (@StanGuerini) September 1, 2023
« Mieux récompenser le mérite des agents »
Mais Stanislas Guerini a surtout profité de son passage dans le Rhône pour annoncer un futur projet de loi destiné à poursuivre les efforts de modernisation du secteur public. Le texte, dont le calendrier n’a pas été précisé, doit d’abord « mieux récompenser le mérite des agents », en élargissant les dispositifs d’intéressement individuel et collectif dans la fonction publique.
« Mieux reconnaitre les mérites individuels et collectifs, c’est assumer de davantage rémunérer l’agent qui aura fait plus, qui aura fait mieux, davantage rémunérer l’équipe qui a été mobilisée exceptionnellement en période de crise ou qui a collectivement mené à bien un projet exigeant », a affirmé le ministre.
À l’heure actuelle, des primes permettent déjà de récompenser la performance individuelle des 5,7 millions de fonctionnaires et contractuels du secteur public, mais elles ne représentent qu’une part minoritaire de leur rémunération.
Dialoguer avec les syndicats
Une accentuation de la rémunération à la performance risque de crisper les syndicats, qui font bloc depuis leur combat commun contre la réforme des retraites. Le ministre doit justement recevoir un par un les huit syndicats représentatifs du secteur public à partir du 18 septembre. Il leur a tendu la main dès vendredi, en affirmant sa volonté de trouver un accord avec eux « dans les toutes prochaines semaines » sur le financement par l’employeur public de la prévoyance (assurances invalidité, incapacité, décès), un dossier en souffrance depuis le printemps 2022.
Autre annonce, la prime exceptionnelle de 300 à 800 euros bruts pour les fonctionnaires d’État et hospitaliers les plus mal payés sera versée dès le mois d’octobre, a assuré Stanislas Guerini. Le gouvernement avait jusqu’ici évoqué un versement « à l’automne », sans plus de précisions.
« Fluidifier » les carrières des agents publics
En dehors de la rémunération, le projet de loi annoncé vendredi doit aussi « fluidifier » les carrières des agents publics, en assouplissant le système de promotion aujourd’hui rigidifié par des quotas ou en facilitant le passage d’une branche de la fonction publique à une autre. « La réalité, c’est celle d’un maire qui ne peut pas promouvoir un agent talentueux, car il est contraint par des règles qui laissent trop peu de souplesse », a regretté vendredi Stanislas Guerini.
Le projet de loi doit enfin muscler les dispositifs de formation continue dans la fonction publique. La dernière grande loi de réforme de la fonction publique, portée par l’actuel ministre du Travail Olivier Dussopt, date de 2019. Dénoncée par les syndicats, elle avait facilité le recours aux agents contractuels dans le secteur public et posé les bases de la réforme de la haute fonction publique.
L’effort gouvernemental de modernisation de la fonction publique doit aussi passer dans les prochaines semaines par une expérimentation de l’intelligence artificielle (IA) pour répondre aux demandes des usagers. Initialement censée être menée auprès de 200 agents publics, l’expérimentation sera finalement assurée par un millier de volontaires, qui testeront trois grands logiciels d’IA générative (ChatGPT, LLaMA et le français Bloom).
En matière de protection des agents, le plan esquissé vendredi doit notamment permettre de renforcer la protection par l’employeur public des agents victimes de menaces ou d’agressions et d’améliorer l’accompagnement de ces derniers. Une piste à l’étude consisterait ainsi à faciliter le dépôt de plaintes par l’administration au nom d’agents touchés par des violences.
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