Ils étaient un peu plus de 12%, selon le ministère de l’Éducation nationale (MEN), près d’un tiers selon le SNUIPP. La fonction publique et les enseignants en particulier étaient en grève le 26 janvier pour demander une revalorisation de leur salaire et une amélioration du système éducatif dans le pays.
Une réforme du collège toujours contestée
Les professeurs du second degré ont voulu réaffirmer leur opposition à la réforme du collège qui prendra effet à la rentrée 2016. La rétrogradation du latin et du grec parmi l’un des huit enseignements pratiques interdisciplinaires EPI (sous l’appellation « langues et cultures de l’Antiquité ») et le changement pédagogique à marche forcée que vont induire les EPI restent un point de protestation constant pour le corps enseignant.
Augmenter le salaire des professeurs constitue un levier d’amélioration des systèmes éducatifs.– OCDE
Autre point de mécontentement pour les enseignants du premier degré cette fois-ci, la hausse du point d’indice des salaires, gelé depuis 2010. Les salaires, avec la hausse des cotisations retraite, baissent ainsi régulièrement depuis cinq ans.
Des salaires trop bas pour garantir la réussite des élèves
« Voilà six ans que les salaires des fonctionnaires, et donc des enseignants, sont bloqués. Selon notre estimation, pour un professeur des écoles en milieu de carrière, soit l’équivalent de 15 ans d’ancienneté, la perte au niveau des salaires représente l’équivalent de 150 euros par mois », a déclaré Sébastien Sihr, délégué du SNUIPP. On peut quasiment parler d’un mois de salaire perdu chaque année par les enseignants du premier degré.
Selon l’OCDE, les salaires des enseignants français sont parmi les plus bas des pays européens membres de l’organisation. Parallèlement, l’institution a pu établir un lien entre le taux de réussite des élèves et le salaire des enseignants, révélant que plus ces revenus étaient élevés et plus le taux de réussite des élèves était élevé.
Ainsi, selon l’OCDE, augmenter le salaire des professeurs constitue un levier d’amélioration des systèmes éducatifs dans les pays riches. Les études montrent en effet que dans les pays riches, il existe un lien entre le salaire de l’enseignant et le niveau de performance des élèves, notamment grâce une attractivité plus importante à l’embauche.
Un régime indemnitaire à revoir
Si certains secteurs de la fonction publique peuvent compter sur le système des primes afin d’étoffer leur revenu de base, dans le premier degré, ce système est encore très balbutiant.
« Il y a une inégalité qui perdure dans le système éducatif français, notamment sur le régime indemnitaire entre les professeurs des écoles et les professeurs du second degré, les profs des écoles bénéficiant depuis 2013 seulement d’une indemnité de 400 euros par an, très loin de l’indemnité du second degré qui date de 25 ans et qui est de 1 200 euros par an », précise Sébastien Sihr.
À la veille de négociations salariales (prévues en fin février) sur le dégel du point d’indice dans la fonction publique, l’attente est plus que jamais palpable, avec en prime, des interrogations de plus en plus nombreuses sur la place que peut attribuer l’État français à son éducation et donc à l’avenir des forces de la nation.
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