En France, la Miviludes est l’organe officiel de surveillance des dérives sectaires. Elle observe et analyse le phénomène sectaire, coordonne l’action préventive et répressive des pouvoirs publics à l’encontre des dérives sectaires et informe le public sur les risques et les dangers auxquels il est exposé. Concernant le Falun Gong, une pratique de qigong que le régime communiste chinois persécute depuis 1999, il ne s’agit aucunement d’une secte selon la Miviludes.
Selon France 24, le Falun Gong est une méthode de qigong utilisant des gestes lents et des techniques de méditation, comme le yoga ou le tai-chi. Au début des années 90, le maître Li Hongzhi décide de le rendre public alors qu’il n’était auparavant enseigné que de maître à élève. Parce qu’il est gratuit et bénéfique pour le corps et pour l’esprit, le Falun Gong bénéficie d’un important bouche-à-oreille et est même promu par le Parti communiste.
Le ministère des Sports invite à plusieurs reprises Li Hongzhi, vantant les bienfaits de la méthode pour le grand public. À la suite d’une enquête des autorités chinoises, 70 millions d’élèves pratiquaient le Falun Gong en 1997 et 80 millions en 1998, selon France 24.
Ces chiffres ont commencé à déplaire au régime chinois, car ils dépassaient le nombre des membres du Parti communiste. Li Hongzhi avait aussi décliné la demande du régime de rendre la pratique payante et obligatoire.
En octobre 1999, le Congrès national du peuple vote une loi rétroactive ayant pour but de supprimer des « milliers de religions hétérodoxes », légitimant la persécution de groupes spirituels jugés « dangereux pour l’État », comme le Falun Gong. Jiang Zemin, alors à la tête du Parti communiste chinois (PCC), demande aux hauts fonctionnaires d’« éradiquer » le Falun Gong en 3 mois en « ruinant leur réputation, en les ruinant financièrement et en les détruisant physiquement ».
Commence alors une campagne de répression sans précédent, qui a causé la mort de milliers de Chinois et qui dure encore aujourd’hui. Selon France 24, un flot ininterrompu d’histoires absurdes est diffusé dans les médias, les pratiquants de Falun Gong y sont accusés d’être des fous, de pousser leurs membres au suicide, de manger leurs enfants, de s’ouvrir le ventre, etc., ceci alors qu’aucun incident n’avait été rapporté avant 1999.
Pour justifier les persécutions devant la communauté internationale et à l’intérieur du pays, l’appareil médiatique et diplomatique du régime qualifie alors le Falun Gong de « secte » et de « culte hérétique », termes repris à l’unisson par les agences de presse et les médias occidentaux.
L’interview de Jiang Zemin par Le Figaro en octobre 1999
Selon Michel Wu, ancien directeur du service en Mandarin de Radio France International (RFI), en octobre 1999, Alain Peyrefitte, directeur éditorial du Figaro organisait une interview écrite avec Jiang Zemin, avant sa venue en France. Les questions de cet entretien avec Jiang concernaient la Chine, la France et d’autres parties du monde.
Pour tenter de se justifier d’avoir déclenché la violente persécution du Falun Gong six mois plus tôt, Jiang a saisi l’occasion pour prendre activement le contrôle des médias internationaux en qualifiant le Falun Gong de « secte perverse ».
Pour cette annonce, le PCC a spécifiquement choisi la France, pour deux raisons : la première, suite au scandale de l’affaire de l’Ordre du Temple solaire qui avait bouleversé le monde entier, la France avait adopté une série de mesures administratives et juridiques visant à empêcher les sectes de proliférer dans le pays. Pékin a donc considéré cette période particulière comme une bonne opportunité pour faire passer sa propagande contre le Falun Gong.
La seconde raison est que les médias français apprécient les interviews avec des dignitaires étrangers pour se maintenir dans la rude compétition sévissant sur le marché médiatique. Le régime communiste chinois a joué le jeu en accordant au Figaro le privilège d’interviewer Jiang Zemin, à la condition que l’intégralité du texte soit publiée.
Le jour de l’arrivée de Jiang en France, Le Figaro publiait donc l’entretien complet comme il avait été convenu. Cette interview a eu un large impact sur l’opinion publique nationale : certains journalistes ont ensuite repris sans considération les paroles de Jiang tandis que d’autres ont gardé le silence, de peur d’attirer l’attention sur les arrestations, détentions, tortures et lavages de cerveau qui continuaient de viser les pratiquants de Falun Gong en Chine.
Le travail de la Miviludes sur le Falun Gong
En France, la Miviludes (Mission Interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) est l’organe officiel de surveillance des dérives sectaires. Une dérive sectaire selon la Miviludes est « un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l’ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes ».
Selon le site officiel du gouvernement de la Miviludes, M. Germinal Peiro a attiré l’attention du ministre des Affaires étrangères et européennes en octobre 2009 sur la situation des pratiquants de Falun gong en Chine : « Ce mouvement spirituel n’est pas qualifié de secte, ni par la Miviludes, ni par aucun autre État de la Chine elle-même. Il s’agit là d’une pratique publique, libre et gratuite, simple mouvement intellectuel qui n’adhère pas à la ligne politique et spirituelle du Parti communiste chinois. Les pratiquants de Falun Gong font aujourd’hui l’objet d’un véritable génocide. Une enquête menée par deux avocats des droits de l’Homme, de nationalité canadienne (MM. Matas et Kilgour), confirme que les pratiquants de Falun Gong subissent non seulement d’atroces tortures, mais qu’ils sont également utilisés comme banque d’organes vivants produisant des profits substantiels pour ceux qui les exploitent. »
« Il s’agit là d’une pratique publique, libre et gratuite, simple mouvement intellectuel qui n’adhère pas à la ligne politique et spirituelle du Parti communiste chinois »
L’élu ajoute que « chaque année, Amnesty international nous révèle la condamnation, l’expulsion, voire la torture, par le parti communiste chinois de nombreux défenseurs des droits humains en Chine. En conséquence, il souhaiterait donc connaître les mesures envisagées par le Gouvernement français pour concourir à défendre la liberté d’expression, ainsi que la protection des droits de l’Homme en Chine. »
« Les pratiquants de Falun Gong font aujourd’hui l’objet d’un véritable génocide. »
La réponse du gouvernement reste diplomatique : « L’honorable parlementaire a bien voulu appeler l’attention du ministre des affaires étrangères et européennes sur la situation des membres du Falun Gong et sur la défense de la liberté d’expression en Chine. La France suit avec attention la répression du mouvement Falun Gong en Chine depuis 1999. Les services du ministère des affaires étrangères et européennes sont informés des allégations de crimes graves, concernant des prélèvements d’organes, dont les membres de l’organisation Falun Gong seraient victimes en Chine. »
Contactée par Le Figaro en avril 2019, Anne Josso, Secrétaire générale de la Miviludes, répond également au sujet du Falun Gong: « Je vous confirme qu’il n’a été porté à la connaissance de la Miviludes aucun signalement ou témoignage permettant de mettre en évidence des dérives de nature sectaire au sein du mouvement Falun Gong en France. La mission interministérielle a reçu quelques demandes d’information (2 en 2015 et 3 en 2014) de personnes qui s’étonnaient que le mouvement ait pu être classé comme sectaire. »
Selon Le Figaro, de nombreux rapports et articles témoignent de la violence dont useraient les autorités chinoises pour endiguer le mouvement. En 2001, un article du Washington Post avance que les pratiquants sont «brisés par des passages à tabac et autres formes de torture». En 2008, un rapport d’Amnesty International souligne que les membres du Falun Gong pourraient être «battus, électrocutés, (…) privés de nourriture et de sommeil, (…) abusés sexuellement et violés».
En 2006, un vaste réseau de prélèvements d’organes forcés est mis à jour et dont sont principalement victimes les pratiquants de Falun Gong emprisonnés.
Références :
Miviludes (Mission Interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires)
https://www.derives-sectes.gouv.fr/
Le Falun Gong n’est pas une secte par M. David Kilgour
https://www.epochtimes.fr/une-persecution-sans-precedent-chapitre-4-le-falun-gong-nest-pas-une-secte-1059546.html
Ce « culte diabolique » qui menace la Chine
https://observers.france24.com/fr/20110519-culte-diabolique-menace-chine-falun-gong-qi-qong-politique-religion-opposition
La résistance pacifique du Falun Gong après 20 années de persécution par le régime communiste chinois
https://www.epochtimes.fr/resistance-pacifique-falun-gong-face-a-20-annees-de-persecution-testament-conscience-humaine-949411.html
En Chine, 90 000 greffes clandestines font tourner des hôpitaux entier
sante.lefigaro.fr/actualite/2016/07/25/25236-chine-90-000-greffes-clandestines-font-tourner-hopitaux-entiers
Prélèvement sauvage d’organes sur des opposants chinois
https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/prelevement-sauvage-d-organes-sur-des-opposants-chinois_834205.html
Undercover video reveals brutal treatment of Falun Gong prisoners inside Chinese labor camps
https://www.foxla.com/news/undercover-video-reveals-brutal-treatment-of-falun-gong-prisoners-inside-chinese-labor-camps
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.