Le Venezuela menace d’invasion le Guyana, son petit voisin du Sud.
Le 20 novembre, le président vénézuélien Nicolás Maduro a annoncé un « vote populaire » pour « répondre aux provocations » en décidant d’annexer ou non la région d’Essequibo, qui comprend près de 75% du territoire du Guyana voisin et presque 200.000 Guyaniens. La région possède la plupart des réserves pétrolières du pays, les plus importantes au monde par habitant. Peu d’habitants de l’Essequibo parlent l’espagnol, la langue du Venezuela, ou ont des relations importantes avec ce pays. La plupart parlent l’anglais et les langues indigènes.
Si la Cour internationale de justice s’est prononcée contre toute invasion vénézuélienne du Guyana le 1er décembre, elle n’a malheureusement pas pris position contre le vote qui sera très certainement adopté et qui met en jeu la réputation de Maduro.
En 2018, l’élection de Maduro à la présidence était une fraude, et son taux d’approbation actuel n’est que de 20%. Il est peu probable que le dictateur impopulaire soit élu lors des élections de 2024 sans coups bas. Le référendum sur d’Essequibo, envisagé comme excuse pour envahir un État voisin, n’est qu’une forme autoritaire de manipulation des élections.
La candidate la plus populaire à la présidence vénézuélienne est María Corina Machado, qui est favorable à la démocratie et au marché libre. Sa candidature devrait être sérieusement considérée par les pays occidentaux qui souhaitent un changement du régime de Maduro avant que ce dernier ne déstabilise davantage l’Amérique du Sud.
Si une guerre éclate, Maduro en sera responsable. Au lieu de passer par un processus électoral normal, son régime a invalidé la candidature de Mme Machado après sa large victoire à la primaire de l’opposition vénézuélienne tenue en octobre.
« Maduro doit mobiliser les fidèles du Parti pour défendre deux décennies de régime socialiste au cours desquelles son Parti et ses prédécesseurs ont fait de Caracas un paria international, détruit son industrie pétrolière publique, alimenté l’émigration de masse et donné le pouvoir aux gangs violents », constate le Financial Times.
Maduro est un allié de la Russie. Il vend à la Chine une grande partie du pétrole, dont le Venezuela possède les premières réserves prouvées du monde – le pétrole qui, jusqu’en octobre, était sanctionné par les États-Unis. Ces sanctions ont été imposées par l’administration Trump à la suite d’un scrutin contesté de 2018, suivi l’année suivante d’une grave crise présidentielle, lors de laquelle la présidence de Maduro a été contestée par le président de l’Assemblée nationale, Juan Guaidó, qui a échoué toutefois à prendre le pouvoir de manière effective.
L’administration Biden a temporairement levé les sanctions pour réduire l’inflation en Amérique et l’immigration illégale dans ce pays. Le maintien des sanctions était conditionné à la tenue d’élections équitables et à la libération des otages et des prisonniers politiques.
Pourtant, Caracas a rompu l’accord en invalidant le choix primaire de l’opposition et en ne libérant pas les prisonniers politiques et les otages. De plus, dans les jours qui ont suivi l’allègement des sanctions américaines, le Venezuela a placé en détention un nouvel otage américain, Savoi Wright. Le régime n’a pas porté d’accusations criminelles et n’a pas permis à M. Wright d’avoir accès à un avocat. Sa famille affirme que la demande de rançon s’élève à des dizaines de milliers de dollars.
Permettre à Maduro de rester au pouvoir après tout ce qu’il a fait serait une farce. Pire encore, ce serait un crime si on lui permet de le faire en attisant le sentiment nationaliste et déclenchant une guerre contre un pays voisin.
Le Brésil mobilise déjà son armée pour intervenir près des frontières du Venezuela et du Guyana, ce qui pourrait étendre la guerre à une échelle beaucoup plus vaste. Cela déstabiliserait toute l’Amérique du Sud, renforcerait le règne de Maduro sous l’effet du « rassemblement sous le drapeau » et encouragerait d’autres agresseurs potentiels dans le monde à recourir à la violence à mesure que leur cote de popularité baisse.
Cela alimenterait un flux de nouveaux États parias dans les bras de Xi Jinping, patron de l’État-parti chinois. Une situation similaire s’est déjà produite avec la Russie, l’Iran et la Birmanie (Myanmar). Lorsque des États envahissent d’autres États souverains, soutiennent le terrorisme ou commettent des génocides, ils sont sanctionnés par l’Occident. Cependant, leur commerce avec la Chine n’est pas sanctionné. Et cela les transforme en vassaux dépendants du Parti communiste chinois (PCC).
L’incapacité des démocraties respectueuses de la loi à imposer des sanctions non seulement sur leur propre commerce avec les États voyous, mais aussi sur le commerce entre les États voyous, crée un monde politiquement polarisé, dont le pôle le plus puissant est joué par Pékin. Cette situation s’inscrit dans les tactiques et les objectifs stratégiques du régime chinois qui encouragerait les États à agir de manière criminelle, à les faire sanctionner par l’Occident et à les accueillir ensuite à bras ouverts dans la bande de voyous du PCC.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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