Chine: pourquoi les patients ne sont pas comptés comme nouveaux cas de virus à Wuhan

Par Nicole Hao
24 mars 2020 16:06 Mis à jour: 25 mars 2020 11:40

La ville de Wuhan, point zéro de l’épidémie chinoise, n’a signalé aucune nouvelle infection par le virus du PCC* (Parti communiste chinois) pendant cinq jours consécutifs en date du 23 mars.

La population locale a fait état d’un scénario différent.

Entre-temps, les autorités de Wuhan ont récemment expliqué pourquoi elles refusent de compter les nouveaux cas de personnes dont le test est positif.

Aucune nouvelle infection

La Commission nationale chinoise de la santé a rapporté le 23 mars qu’il n’y a pas eu de nouvelles infections nationales la veille.

Depuis le 19 mars, la commission a fait savoir que la plupart des patients nouvellement diagnostiqués en Chine sont des cas importés – à l’exception d’un nouveau patient local qui a été diagnostiqué dans la province de Guangdong le 20 mars.

La commission de la santé de Guangdong a annoncé le 22 mars que ce patient est originaire de la ville de Guangzhou. Il a été infecté par le virus du PCC à la suite d’un contact avec un patient « importé » qui s’est récemment rendu à Istanbul, en Turquie, selon l’annonce.

Entre-temps, Tu Yuanchao, directeur adjoint de la commission provinciale de la santé de Hubei, a expliqué pourquoi il n’y a pas eu de nouvelles infections à Wuhan dans une interview accordée au journal public Hubei Daily le 22 mars. Wuhan est la capitale de la province de Hubei.

Tu Yuanchao a expliqué que les patients nouvellement déclarés se répartissent en deux groupes : ceux qui ont récemment rechuté après s’être initialement remis de la maladie, et ceux qui sont positifs au test d’acide nucléique pour la maladie du coronavirus mais ne présentent pas de symptômes.

« Les cas de rechute ont été signalés lors de leur premier diagnostic. Nous ne les signalerons pas. Actuellement, la ville de Wuhan désigne l’hôpital Jinyintan et l’hôpital pulmonaire pour traiter les patients en rechute », a déclaré M. Tu Yuanchao.

Tu Yuanchao a ajouté que comme les autorités n’ont pas vu d’exemple de rechute d’un patient qui infecte d’autres personnes, il ne pense pas que ces patients puissent transmettre la maladie à d’autres.

Pour le second groupe de patients, Tu Yuanchao a expliqué que le gouvernement ne les compterait pas comme des patients atteints du virus, mais qu’il les « enverrait au centre de quarantaine pour une surveillance de deux semaines ».

Paroles vraies

Entre-temps, une résidente de Wuhan, épouse d’un cadre supérieur d’une banque locale, a fait savoir que les cadres ont récemment été informés d’une nouvelle directive des autorités.

« Les directeurs des entreprises publiques de Wuhan ont reçu un avis les informant qu’ils ne pourraient reprendre la production que lorsque aucune nouvelle infection ne serait signalée à Wuhan pendant 14 jours consécutifs », a déclaré la source au journal chinois Epoch Times le 23 mars.

La source a ajouté que le gouvernement local veut que les entreprises fonctionnent le plus rapidement possible, et a ordonné aux agences gouvernementales de faire en sorte que cela se réalise.

Dans un enregistrement audio partagé sur Twitter par un militant chinois à l’étranger nommé Charles, on peut entendre la responsable locale du Parti d’un comité de quartier du district de Jiang’an expliquer à sa communauté que les familles ne peuvent pas descendre en même temps pour ramasser les marchandises qu’elles ont commandées, car elles doivent pratiquer la distanciation sociale pour rester en sécurité.

« Je vous l’ai dit, la situation n’est pas bonne. Ne vous fiez pas à l’absence de nouvelles infections. Vous ne saurez pas la vérité si vous n’êtes pas en première ligne », a déclaré la responsable du Parti.

Lorsqu’un résident lui a rappelé qu’elle ne devait pas partager cette information, la responsable du Parti a répondu : « Si personne ne dit la vérité, nous devenons le deuxième Li Wenliang. »

Li Wenliang est l’un des huit médecins qui, en décembre 2019, ont publié pour la première fois des informations sur l’« épidémie de type SRAS ». Li Wenliang a été réprimandé par les autorités chinoises. Il est décédé du virus du PCC le 7 février.

Propagande

Le régime chinois a récemment commencé à faire de la propagande pour faire croire que l’épidémie du virus viendrait d’Italie, le pays le plus touché en dehors de la Chine.

Le journal d’État Global Times a rapporté le 22 mars : « L’épidémie de virus en Italie a pu se produire plus tôt qu’en Chine », ajoutant que « le virus en Italie pourrait ne pas provenir de Chine. »

Pendant ce temps, les trolls chinois ont commencé à publier sur des plateformes de médias sociaux internationales et chinoises, telles que Twitter, Facebook et la populaire application chinoise WeChat, des messages qui déclarent que la Chine est le seul pays sûr pour rester à l’écart du virus.

Les captures d’écran de plusieurs comptes Twitter montrent qu’ils ont tous tweeté le même message en chinois, seul le nom du pays a été modifié. « L’épidémie en France est devenue incontrôlable ; les États-Unis, le Canada, l’Espagne et l’Italie sont également touchés. Des amis qui travaillent dans des hôpitaux français [américains, canadiens, etc.] m’ont dit que de nombreuses personnes demandent de l’aide dans les hôpitaux tous les jours, mais qu’ils n’ont pas de kits de diagnostic. »

* Epoch Times appelle le nouveau coronavirus le virus du PCC parce que la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti lui ont permis de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.

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