Les révélations sur les crimes de guerre russes en Ukraine font l’objet d’une grande couverture médiatique. Pourquoi le génocide ouïghour en Chine n’est‑il pas traité de la même manière ? Et que devons-nous faire face à ce constat ?
Les Russes ont reculé de leurs positions, menaçant la capitale ukrainienne de Kiev, ce qui a révélé de possibles crimes de guerre. Des fosses communes, des corps torturés et abattus, et des déclarations de témoins suggèrent qu’il y a eu des meurtres de masse.
Mais il y a eu des abus et des tortures plus systématiques et plus nombreux contre certaines minorités ethniques comme les Ouïghours ou certains dissidents religieux comme les pratiquants de Falun Gong et ils n’ont reçu aucune couverture de la part des médias. Ces différences soulèvent la question suivante : pourquoi n’ont‑ils pas reçu autant d’attention que les victimes ukrainiennes ?
Les Ouïghours sont parqués dans de grands camps de concentration dans la région chinoise du Xinjiang, il s’agit de la plus grande détention de minorité ethnique depuis la Seconde Guerre mondiale. Le Parti communiste chinois (PCC) décrit ces camps comme des centres d’éducation et d’emploi.
Les Ouïghours sont étroitement surveillés, ils doivent obtenir des documents de voyage et passer par plusieurs niveaux de sécurité pour se déplacer d’une ville à l’autre. Ces villes sont globalement extrêmement féroces, et les habitants les décrivent comme des prisons à ciel ouvert. Le régime contraint généralement les Ouïghours à abandonner leurs pratiques culturelles et religieuses.
Les survivants décrivent des viols en masse, des stérilisations forcées, des passages à tabac et des actes de torture. Dans les camps d’internement, ils sont condamnés aux travaux forcés pour fabriquer du coton, du sucre ou des vêtements, autant de produits qui atterrissent à tous les niveaux de la chaîne d’approvisionnement mondiale.
Nous le savons, il y a en Occident une culpabilité pathologique. Les Occidentaux sont les grands coupables de l’histoire. Les responsables communistes de Pékin tirent profit de ce symptôme pour éluder leur propre comportement. Ainsi, pour la plupart des Occidentaux, l’explication la plus simple se résume en ces termes : les Ukrainiens sont de race caucasienne et de religion chrétienne, par conséquent, les médias racistes s’y attardent davantage. Cette explication simpliste et inadéquate rejoint cependant plusieurs réalités concrètes.
L’Ukraine est un pays européen. La Russie partage ses frontières avec plusieurs pays de l’OTAN que les États‑Unis sont obligés de défendre par traité. Ces pays, notamment la Pologne, ont accueilli plus de 4 millions de réfugiés ukrainiens sur leur territoire. La Pologne est un élément essentiel dans la stratégie américaine vis‑à‑vis de la Chine. En ayant établi depuis un moment déjà une base militaire importante où stationnent ses soldats à l’Est de la Pologne, les États‑Unis font valoir l’engagement des alliés américains dans le monde. En un mot, cette guerre touche aux intérêts européens et américains, il est donc logique que la population s’en soucie davantage.
Malheureusement, l’Occident est loin d’avoir des intérêts aussi importants en Asie. Certes, les États‑Unis ont des alliés proches, par traité ou autres, comme la Corée du Sud, par exemple, qui accueille l’armée américaine et qui fait partie de l’Aukus (la nouvelle alliance militaire contre la Chine avec l’Australie, les États‑Unis et le Royaume‑Uni), mais cela ne suffit pas. De fait, les camps de concentration ouïghours se situent dans des zones reculées difficilement accessibles à la plupart des citoyens chinois, sans parler des Occidentaux.
Par ailleurs, le PCC impose à tout‑va son narratif mensonger. Il promeut sans relâche sa propagande, en faisant allumer la torche olympique par des athlètes d’origine ouïghoure, par exemple. En commettant des assassinats, les agents communistes sabotent la possibilité pour les témoins oculaires de s’exprimer. Ils intimident brutalement les journalistes. Enfin quand le ministère chinois des Affaires étrangères organise une conférence de presse pour nier les abus du régime, on filtre les journalistes présents.
Par ailleurs, la Chine est omniprésente sur les médias sociaux, notamment sur TikTok, une plateforme chinoise.
Enfin, les entreprises occidentales craignent plus que tout au monde de perdre le marché chinois, extrêmement lucratif. C’est précisément pour cela que Disney est allé tourner Mulan au Xinjiang et qu’Apple a fait pression pour que ne passent pas les lois américaines interdisant le recours au travail forcé dans la chaîne de production.
Montrant sa capacité à détourner et à manipuler la rhétorique occidentale, le PCC justifie sa surveillance et ses limitations des libertés civiles dans le cadre de sa « guerre contre le terrorisme ». Les élites occidentales ne parviennent plus à conserver une ligne morale rigoureuse ou à mettre fin aux abus de Pékin contre son propre peuple.
Le fait est que l’Amérique et l’Occident ont souvent une vision sélective et la mémoire courte. Par exemple, voilà des années que les terroristes musulmans ravagent les zones chrétiennes en pays africains et les médias occidentaux n’en parlent pratiquement pas. Les médias et la population se soucieront pendant une demi‑minute de l’enlèvement d’une école remplie de quelques centaines de jeunes filles au Nigeria, sans même faire un post ou un hashtag sur Twitter, puis oublieront l’événement.
Tout n’est pas perdu. Le citoyen moyen peut changer les choses. Les médias donnent généralement aux gens ce qu’ils veulent. Les lecteurs doivent donc rechercher, lire, partager et soutenir les médias qui couvrent courageusement et honnêtement le génocide ouïghour. Les chefs d’entreprise suivent l’argent, les consommateurs ne doivent donc pas soutenir les entreprises qui font fabriquer leurs produits par le travail forcé. Les citoyens doivent contacter leurs responsables politiques et créer des mouvements de soutien actifs.
Toutes les chambres occidentales sont divisées, pourtant les parlementaires ont réagi à l’unisson avec une rare rapidité contre l’agression russe. Il faut les orienter, afin qu’ils soutiennent les réfugiés qui se sont échappés et survécus pour raconter leur histoire.
Le génocide ouïghour mérite une couverture plus importante de la part des médias. Le pouvoir d’une société libre est d’avoir la capacité de dire ce qui doit être dit et de défendre toutes les causes justes sans compromis.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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