Si vous vous fiez aux dernières manchettes, les données sur le commerce de la Chine en décembre 2015 étaient tout simplement excellentes : les exportations ont augmenté de 2,3 % comparativement à décembre 2014 et les importations n’ont chuté que de 4 %.
C’est positif parce que les exportations ont baissé de 3,7 % en novembre et le marché s’attendait à ce que les importations chutent de 8 %. Des investisseurs comme Shane Oliver chez AMP Capital Investors estiment que c’est un signe que « l’économie chinoise est en train de se stabiliser plutôt que de s’effondrer ».
Malheureusement, ce pourrait être rêver en couleurs, en raison du lot de problèmes avec ces chiffres. De prime abord, Hong Kong a été le plus gros contributeur à l’augmentation de 3,5 % des exportations en novembre, au titre de 40 %.
Pourquoi s’agit-il d’un problème ? Alors que la Chine continentale a enregistré l’augmentation des exportations vers Hong Kong, cette dernière n’a pas enregistré les importations.
Le cargo a peut-être été perdu en mer, bien sûr, mais une explication plus plausible est que la Chine continentale a simplement artificiellement gonflé les chiffres des exportations, alors que Hong Kong a rapporté les importations plus ou moins correctement.
Goldman Sachs avait ceci à dire à propos des chiffres de décembre : « Les lecteurs sont avertis de prendre ces dernières données sur l’exportation avec un grain de sel pour déterminer un changement dans le momentum de croissance. » Les analystes estiment que les responsables locaux ont une motivation supplémentaire de gonfler artificiellement les exportations à l’approche de la fin de l’année du calendrier chinois.
Les responsables locaux ont peut-être exporté des biens de manière précoce pour rencontrer les cibles de croissance de fin d’année ou ils ont peut-être même envoyé la marchandise d’une zone commerciale spéciale à une autre.
C’est une pratique commune en Chine : « Un pauvre villageois peut se vanter de gagner des milliers de yuans chaque jour, mais les gens se rendent compte plus tard qu’il n’a qu’un seul taureau – il le sort chaque matin et le ramène chaque soir », a indiqué à Bloomberg Lin Yongtai, le gérant d’une entreprise qui offre ce genre de services. « Le même principe s’applique à certaines facettes du commerce international de la Chine. »
Il n’y a pas que les exportations qui sont problématiques. Goldman estime que les Chinois utilisent les importations pour transférer de l’argent à l’extérieur du pays. « Les données sur l’importation sont de l’autre côté potentiellement sujettes à être sur-rapportées par les marchands afin de faciliter la sortie de devises étrangères », écrivent les analystes. Dans ce cas, un importateur en Chine recevrait une facture de 200 $ pour seulement 100 $ de biens, afin qu’il puisse transférer le reste vers un compte de banque à l’étranger et ainsi éviter les contrôles de capitaux.
Alors que beaucoup d’observateurs occidentaux étaient bien contents des données, quelqu’un en Chine n’y a pas cru. C’est la bourse, encore en baisse à la mi-janvier.
Version originale : Why You Shouldn’t Believe China’s Latest Trade Data
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