Pourquoi une petite nation comme la Belgique est-elle tant confrontée à cette terrible épidémie?

Par Yu Qingxin
27 avril 2020 17:29 Mis à jour: 27 avril 2020 17:29

La Belgique, avec ses 11 millions d’habitants et sa superficie de 30 500 kilomètres carrés, est considérée comme un petit pays parmi les 195 nations souveraines du monde.

Mais si l’on considère le nombre actuel de décès et d’infections confirmées dus au virus du PCC*, la Belgique a l’un des taux de mortalité les plus élevés au monde.

Au 23 avril, le nombre d’infections confirmées en Belgique était de 46 134 ; le nombre de décès était de 7 094, soit un taux de mortalité d’environ 15 %. Cela place le taux de mortalité de la Belgique au-dessus des régions durement touchées comme les États-Unis, l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni.

Pourquoi la Belgique connaît-elle une situation aussi grave ?

L’article éditorial d’Epoch Times, « L’épidémie de coronavirus met en évidence les liens étroits entre la Chine communiste et les pays les plus impactés », suggère que « les régions les plus touchées en dehors de la Chine partagent toutes un fil conducteur : des relations étroites ou lucratives avec le régime communiste de Pékin ».

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La situation en Belgique ne fait pas exception à la règle. En effet, la Belgique a des liens étroits avec le régime communiste chinois, de la famille royale au gouvernement, depuis de nombreuses années.

La nouvelle route de la soie

Deux des plus importants ports belges ont adhéré à l’initiative de la nouvelle route de la soie, ou la Ceinture et la Route (stratégie aussi appelée OBOR en anglais pour One Belt, One Road), un projet ambitieux visant à renforcer l’influence géopolitique en finançant des projets d’infrastructure dans certaines régions d’Europe, d’Afrique et d’Asie centrale et du Sud.

La situation géographique de la Belgique est stratégiquement avantageuse. Elle fait face aux Pays-Bas au nord, à la France au sud, au Luxembourg et à l’Allemagne à l’est, et à la mer du Nord à l’ouest.

Le plus grand port belge d’Anvers est proche du centre de production et de consommation de l’Europe. Une telle plate-forme logistique était convoitée par Pékin.

En juillet 2015, le port d’Anvers a mis en place un groupe de travail pour la nouvelle route de la soie, signant un accord avec des entreprises chinoises pour construire un « centre de commerce international et de logistique Chine-Europe-Afrique ».

L’autorité portuaire d’Anvers a ensuite signé des accords de jumelage portuaire ou des protocoles d’accord avec les ports de Shanghai, Shenzhen, Ningbo, Tianjin, Qingdao et Dalian.

En mai 2018, le premier train de la route de la soie en provenance du port chinois de Tangshan est arrivé à Anvers dans le cadre d’une liaison ferroviaire directe entre les deux pays.

Entre-temps, le centre de formation portuaire d’Anvers a formé environ 3 800 experts maritimes chinois.

Le port de Zeebrugge, sur la côte nord de la Belgique, est le deuxième port de commerce le plus important de Belgique. Il est proche de la Grande-Bretagne, de l’autre côté du détroit. Aujourd’hui, il existe toujours des liaisons par ferry entre Zeebrugge et les ports britanniques de Hull et Douvres.

Dans le cadre du projet de la nouvelle route de la soie, la compagnie maritime publique chinoise Cosco a également signé un accord en novembre 2017 pour acquérir des positions de contrôle du terminal à conteneurs de Zeebrugge.

Cependant, Kris Peeters, alors vice-Premier ministre belge, a déclaré lors de la cérémonie de signature en janvier 2018 que l’accord « contribue à renforcer le commerce belgo-chinois et la position internationale du port de Zeebrugge ».

Coopération entre les investissements chinois et la technologie européenne

L’usine automobile Volvo Car Gent, située dans le quartier portuaire de Gand, à l’ouest de la Belgique, couvre une superficie de plus de 490 000 m².  Le plus grand constructeur automobile belge a été fondé en 1965, et il s’agissait de la première usine Volvo européenne en dehors de la Suède. Ford Motor a acheté Volvo en 2009 pour 6,45 milliards de dollars. Mais Ford a été en difficulté pendant la crise financière mondiale en 2008, et a commencé à se défaire de ses actifs. En 2010, Ford a vendu Volvo au groupe chinois Geely pour 1,8 milliard de dollars, qui est devenue la première entreprise chinoise à posséder une marque de voiture de luxe multinationale.

En avril 2014, le leader du Parti communiste chinois Xi Jinping a visité l’usine Volvo à Gand, accompagné du roi Philippe Léopold Louis Marie de Belgique. Xi Jinping et le roi de Belgique ont conjointement dévoilé la 300 000e voiture de l’entreprise exportée en Chine.

Avec la popularité croissante de Volvo sur le marché chinois, la production de voitures de la marque continue à atteindre de nouveaux sommets, et l’usine Volvo est progressivement devenue le pivot de l’aménagement global de Geely.

Geely a reçu l’approbation du gouvernement chinois pour construire une nouvelle usine Volvo à Daqing, dans la province chinoise de Heilongjiang en 2011. Les ingénieurs de l’usine de Gand ont apporté leur expertise technique pour s’assurer que la nouvelle usine aurait la même qualité et la même compétitivité que les autres usines dans le monde.

Le vice-gouverneur de Heilongjiang, Hao Huilong, a déclaré : « L’usine de Daqing affiche une dynamique de croissance positive grâce à la technologie de production automobile de pointe de Volvo. »

En mai 2017, le vice-Premier ministre belge de l’époque, Kris Peeters, s’est rendu en Chine pour participer au Forum du sommet de la coopération internationale de Belt and Road. Au cours de cette visite, il a fait un voyage spécial à Daqing pour assister au lancement de l’opération d’essai de la berline de luxe S90 de Volvo, qui devait être transférée à l’usine de Gand par le train spécial d’Europe centrale « Overland Silk Road ».

Le 30 mai, un lot de voitures Volvo S90 produites à Daqing a été transporté au port de Zeebrugge en Belgique via le chemin de fer Asie-Europe et transféré à Gand. Peu après, un grand nombre de nouvelles voitures de luxe Volvo fabriquées en Chine ont été distribuées sur le marché européen à partir de l’usine automobile centrale de Gand.

En juin 2017, le Premier ministre chinois Li Keqiang, accompagné du Premier ministre de l’époque Charles Michel, a visité l’exposition Geely Volvo sur les innovations. Les deux dirigeants ont vu le modèle Volvo S90 produit dans l’usine de Daqing monter à bord du train Chine-Europe à destination de la Belgique. Les relations entre les dirigeants des deux pays ont permis de s’assurer qu’il n’y avait aucun obstacle à la vente de voitures Volvo fabriquées en Chine aux pays européens.

En juillet 2019, le premier lot du modèle XC60 de Volvo a été expédié à Gand depuis l’usine de Chengdu en Chine, la troisième usine Volvo du pays.

Geely a dépensé 1,8 milliard de dollars pour acheter Volvo. Peut-elle être compétitive sur le marché européen visé ? Peut-elle se permettre la technologie de production automobile la plus avancée au monde, qui est constamment mise à jour ? Cette question était encore très incertaine à l’époque. Mais aujourd’hui, il semble que la Chine ait déjà ce qu’elle veut. Dans le même temps, la marque automobile suédoise, détenue à 100 % par des Chinois, a pleinement démontré la qualité des produits « Made in China » en Europe et dans le monde. C’est précisément l’influence que le régime chinois veut obtenir en faisant avancer son initiative de la Ceinture et la Route.

L’usine Volvo Car Gent a été saluée par Xi Jinping en avril 2014 comme « un modèle de coopération économique et technologique entre la Chine, la Belgique et la Suède ».

L’industrie automobile belge qui recherche des investissements et une coopération commerciale avec la Chine peut être assimilée à l’idiome chinois : « Cueillir une graine de sésame peut faire perdre une pastèque », ce qui signifie se concentrer sur de petits gains au détriment de ceux qui sont plus importants.

De nombreux États membres de l’UE ont déclaré que le projet OBOR va à l’encontre de la proposition de libre-échange de l’UE, car ces entreprises chinoises sont subventionnées par le régime chinois. Par conséquent, elles ont des avantages déloyaux dans la concurrence avec les entreprises européennes.

Les principaux responsables politiques se prononcent en faveur de l’initiative de la route de la soie

Kris Peeters, vice-Premier ministre et ministre de l’Économie et de l’Emploi de la Belgique de 2014 à 2019, s’est rendu à plusieurs reprises en Chine. Il a déclaré à plusieurs reprises que la Belgique est prête à s’associer à Pékin pour contribuer à l’OBOR.

Le 23 mars 2017, l’Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB) a approuvé 13 nouveaux membres, dont la Belgique, ce qui porte le nombre total de membres de la banque à 70.

Kris Peeters a salué cette initiative, en disant : « Nous pensons que l’AIIB a l’ambition de donner l’exemple aux autres banques de développement en Chine et à l’étranger en adoptant des normes mondiales solides en matière de viabilité économique, de viabilité fiscale, de respect du climat et de l’environnement et de durabilité sociale. »

Lors d’un entretien avec l’agence de presse chinoise Xinhua, Kris Peeters a salué l’OBOR comme « une grande vision ».

« Pour réussir, l’OBOR doit être développée en collaboration avec toutes les parties prenantes, non seulement avec les gouvernements nationaux et régionaux et les opérateurs économiques, mais aussi avec les communautés locales qui seront les plus directement touchées », a-t-il déclaré.

Le 27 mars 2018, lorsque M. Peeters a assisté à une cérémonie à l’usine Volvo de Gand, il a fait l’éloge de la marque chinoise Geely en Belgique et a critiqué l’administration de Donald Trump pour avoir augmenté les droits de douane sur les produits chinois, qualifiant cette mesure de protectionnisme commercial « imprudent ».

De même, l’ancien Premier ministre belge Yves Leterme est également un ardent défenseur du partenariat de la Belgique avec le OBOR chinois.

Dans une interview exclusive avec le Southern Metropolis Daily, le 27 octobre 2019, Yves Leterme a déclaré que la Belgique est une porte d’entrée sur le marché européen ainsi qu’un centre logistique majeur en Europe. Les ports belges offrent d’excellentes connexions avec tous les grands centres européens de consommation et de production. Il a proposé au gouvernement belge d’accélérer l’évaluation de la faisabilité d’une adhésion au projet de l’OBOR. Il a également révélé que les dirigeants belges avaient déjà « mis cela à l’ordre du jour » et entamé des discussions.

Kris Peeters et Yves Leterme avaient fait plusieurs apparitions comme supporters lorsque le PCC a fait la promotion de l’OBOR dans le monde entier, en exhortant les autres États membres de l’UE à participer à l’initiative. C’est très rare parmi les dirigeants européens.

Diffusion de la propagande du PCC

Pékin a ouvert six instituts Confucius en Belgique à ce jour. En outre, plus de 50 écoles en Belgique proposent des cours de chinois et utilisent des manuels fournis par le PCC, ce qui signifie qu’il s’agit de matériel destiné au lavage de cerveau, élaboré par le régime.

Ces dernières années, les deux pays ont mis en place plus de 100 programmes d’échanges culturels dans les domaines de la musique, de l’art et des spectacles culturels chaque année. Le Centre culturel chinois de Bruxelles, fondé en 2015, y participe activement.

En août 2017, la Chine a émis un timbre commémoratif de la nouvelle route de la soie. Un mois plus tard, l’Institut Confucius de l’université de Louvain en Belgique a célébré la « Journée mondiale de l’Institut Confucius » afin de promouvoir les échanges culturels sino-belges.

Erik Famaey, trésorier du Conseil économique et commercial belgo-chinois (BCECC), est intervenu lors de l’exposition, présentant l’OBOR comme un « projet historique » qui « profite non seulement à l’Asie mais aussi à d’autres régions du monde ». Le BCECC, créé dans les années 1980, est la principale association commerciale belge pour les entreprises qui font des affaires en Chine ou avec la Chine.

Cependant, tous les experts chinois qui ont une connaissance approfondie du PCC savent que l’OBOR n’est certainement pas seulement une initiative ou un projet économique. Pékin veut étendre son influence dans le monde entier en utilisant son OBOR pour infiltrer la politique, la diplomatie, l’armée, la défense, la culture et l’éducation d’autres nations. Les tâches principales des consulats chinois et des Instituts Confucius dans les autres pays sont de saisir toutes les occasions de promouvoir l’OBOR et de glorifier « l’histoire de la Chine ».

Épidémie de virus

Selon un rapport de Xinhua datant du 2 avril, Xi Jinping a eu une conversation téléphonique avec le roi Philippe, dans laquelle le roi de la Belgique a déclaré que la Chine avait pris l’initiative de mettre sous contrôle l’épidémie du virus du PCC, et que son expérience est d’une grande valeur pour les autres pays qui luttent contre la pandémie.

« Notant que la Chine a soutenu et contribué à la lutte d’autres pays contre la maladie, le roi Philippe a déclaré que la Belgique apprécie le matériel de protection médicale d’urgence fourni par la Chine, et qu’elle est prête à collaborer avec la Chine pour le développement de médicaments », a écrit Xinhua.

L’agence publique Xinhua est le porte-parole officiel du PCC. Il est difficile pour le monde extérieur de vérifier si le roi Philippe a réellement fait de telles déclarations. Ces mots semblent correspondre au scénario établi par le PCC. Cependant, sa relation étroite avec le PCC est évidente.

Peu après la conversation téléphonique, le Brussels Times a rapporté que trois millions de masques livrés en Belgique depuis la Chine ont été rejetés pour non-respect des normes de qualité.

Selon un rapport de Xinhua, Xi Jinping a affirmé que la Chine « renforcerait ses mesures de contrôle de qualité et fournirait autant de ressources que possible pour la lutte mondiale contre la maladie ». Quelle ironie.

La promesse de Xi Jinping et la mauvaise qualité des masques envoyés en Belgique prouvent que le PCC n’est pas digne de confiance. Quiconque croit au PCC sera trompé.

En Belgique, tant la famille royale que les principaux responsables politiques défendent le projet de l’OBOR. Son gouvernement aurait placé la question de la coopération avec l’OBOR en tête de l’ordre du jour.

L’Italie a été le premier pays du G-7 à rejoindre l’OBOR, malgré l’opposition des autres dirigeants européens. C’est l’un des pays les plus durement touchés par la pandémie mondiale. Plus de 25 000 Italiens sont morts du virus du PCC jusqu’à présent. L’épidémie qui sévit en Belgique est tout aussi grave. C’est un avertissement pour la Belgique : restez loin du PCC.

* Epoch Times qualifie le nouveau coronavirus, à l’origine de la maladie covid-19, de « virus du PCC », parce que la dissimulation et la gestion déplorable du Parti communiste chinois ont permis au virus de se propager dans toute la Chine avant d’être transmis dans le monde entier.

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