Pourquoi « Vice-versa » fait mieux que « Terminator Genisys »: petites leçons du Box-office américain

9 juillet 2015 09:46 Mis à jour: 14 juillet 2015 23:14

 

Qui aurait imaginé que les émotions d’une fillette de onze ans intéressent plus d’américains que Terminator: Genisys ? Une semaine après sa sortie, le blockbuster américain se plaçait derrière le dernier film de Pixar au box office. Jusqu’à présent, Vice versa a récolté pas moins de 246 millions de dollars et est bien parti pour figurer dans les top 3 des meilleurs Pixar.

Bien sûr, Terminator ne vise pas le même public que Vice versa, et ne se regarde pas de la même manière. Cependant on peut observer que ces deux films reprennent et jouent sur des codes bien définis par leurs studios respectifs.

D’après Mark Jackson, critique de cinéma new yorkais, certaines séquences devenue récurrentes dans les blockbusters ne fonctionnent plus. « Quand alien ouvre la bouche on sait qu’une longue terminer par une tête va sortir et mordre celui qui est en face. On y était habitué cela ne fait plus peur. »

« Dans Terminator Genesis quand on tombe tire un coup de fusil dans la tête d’un Terminator T-1000 on sait que celui va reprendre son apparence dans les 5 secondes. Et quand Arnold diras « I’ll be back », cela ne devrait surprendre personne« , continue t-il.

Chez Pixar, depuis Toy Story, on est aussi habitués à voir jouets, robots (Wall E), voitures (Cars), avions(Planes) prendre vie et avoir des émotions. Avec Vice versa, ce sont désormais les émotions qui ont leur émotions.

Mais contrairement aux franchises célèbres des blockbusters qui surenchèrissent d’effets spéciaux et dont le dont le scénario  pourrait être résumé sur un ticket de métro, le dernier animé du studio réussit un tour de force assez impressionnant: réunir petits et grands derrière  une histoire aussi originale que pédagogique.

Reconnaître ses émotions

Le scénario est certes moins trépidant qu’un Toy Story ou Shrek. Cependant, certains éléments du film prêtent à une double lecture, comme les pensées abstraites, représentées avec des formes surréalistes rappelant Miro, Kandinsky ou Dali. Une façon inventive de donner vie à des émotions complexes, bien que ces séquences soient plus difficile à comprendre pour le jeune public.

Ridley, héroïne du film, devra faire des compromis et des sacrifices, et trouver l’équilibre dans le bousculement de ses émotions. Et c’est là un point fort de Vice Versa. Les enfants pourront reconnaître que leur tristesse, leur colère, et leurs joies sont naturelles. La reconnaissance de ces états en eux est une étape importante dans la prise de recul.

Ce concept est par ailleurs déjà utilisé dans les écoles. Une méthode d’apprentissage des écoles Rudolf Steiner (également connus sous le nom des écoles Waldorf) utilise ce concept, qui remonte au Moyen Age. Celui ci distingue quatre tempéraments humains fondamentaux: fureur, mélancolie, sanguine, flegmatique.

Fureur: émotion conduite par la colère, d’une couleur rouge. La saison qui la représente est l’automne, et l’élément est le Feu.

Mélancolie: tristesse, bleu, hiver, Terre.

Sanguine: joie, jaune, printemps, Air.

Flegmatique: calme, vert, été, Eau.

En diagnostiquant et reconnaissant ces quatre tempéraments et leur incidence, les professeurs des écoles Waldorf/Steiner entendent à créer une dynamique particulière au cours de leurs leçons, et s’appuient sur la capacité de concentration et d’émulation des élèves. Steiner soutenait que « pour connaître la nature de l’homme en devenir, il faut avant tout se fonder sur l’observation de la nature cachée de l’être humain ». 

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