Le réalisateur Patrick Menais, créateur du célèbre « Zapping », qui était jugé pour « abus de confiance » après des accusations de Canal++ d’avoir volé l’émission à son départ de la chaîne cryptée, a été relaxé jeudi par le tribunal correctionnel de Nanterre.
De 1989 à 2016, Patrick Menais a réalisé l’émission quotidienne du « Zapping » sur Canal+.
En mai 2016, dans un contexte de conflit avec la nouvelle direction de la chaîne, reprise par Vincent Bolloré, il dépose en son nom les marques « Le Zapping » et « L’Année du Zapping ». Ce qui lui vaudra quelques mois plus tard un licenciement pour faute grave.
Or, si elles n’étaient pas encore déposées auprès de l’Institut national de la propriété intellectuelle (INPI), ces marques étaient « notoirement reconnues » comme appartenant à Canal+, selon la partie civile.
Après une assignation de Canal+, les dépôts de M. Menais avaient été annulés et la chaîne avait récupéré les marques.
Conflit autour des marques déposées
« Ces marques, déposées en douce, nous ont été barbotées pendant un temps et il a fallu batailler pour les récupérer », avait déclaré le mois dernier pendant le procès l’avocat du groupe Canal+, Olivier Baratelli.
« J’ai fait ce dépôt pour protéger cette marque. Je n’ai pas voulu me l’accaparer ou en tirer profit. J’ai tout de suite dit à ma direction, en toute transparence, que je l’avais fait », s’était défendu le prévenu, expliquant avoir voulu « protéger les intérêts » de la chaîne.
« Il n’a pas fait usage de cette marque, puisqu’on n’est pas allé jusqu’à l’enregistrement », avait plaidé son avocat, Me Jérémie Assous.
Un programme similaire est produit sur une chaîne concurrente
« C’est une relaxe évidente à la condition d’ouvrir le dossier et de maîtriser les règles élémentaires du droit des marques. On ne peut que regretter que les magistrats ayant précédé ceux du tribunal ne l’aient pas fait avant », a réagi jeudi le conseil de Patrick Menais.
Le parquet avait requis une amende de 10.000 euros à son encontre lors de l’audience.
Depuis son licenciement, le réalisateur produit pour France Télévisions un programme quotidien semblable au Zapping, « Vu ».
« Je suis harcelé par le groupe Canal+ à chaque fois que je bouge un petit doigt, c’est insupportable », avait-il déclaré pendant l’audience, en référence notamment aux 44 millions d’euros demandés, en vain, par Canal+ à France Télévisions à l’arrivée sur la chaîne publique de « Vu », une émission qu’elle considérait comme une « reprise parasitaire » du « Zapping ».
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