Pouvoir d’achat – Le témoignage poignant d’Alain, 59 ans : « Je vis aux crochets de mon père et de ma compagne »

6 avril 2019 09:01 Mis à jour: 6 avril 2019 09:01

Agent administratif dans une école privée, Alain Delage s’est confié sur sa situation au cours d’un entretien accordé aux journalistes du Parisien. Un témoignage poignant.

« Je ne sais pas, je n’ai pas la solution mais il y a quelque chose qui cloche ! Pourquoi est-ce qu’on ne peut pas vivre correctement de son salaire dans ce pays ? », s’interroge Alain.

Natif de l’Essonne, le quinquagénaire habite toujours dans le département qui lui est cher. À Linas plus précisément, une commune de 6800 habitants située à moins de 30 km de Paris. S’il a longtemps apprécié de se rendre dans la capitale, il n’y met désormais plus les pieds.

« J’y allais très souvent, maintenant, c’est une ville pour les riches et les touristes. Ce n’est plus une ville pour moi », confie Alain avec dépit. « À l’heure actuelle, en région parisienne, un salarié célibataire ne peut pas s’en sortir », ajoute-t-il.

S’il touche aujourd’hui 1500 euros nets par mois pour son poste d’agent administratif, Alain a connu des jours meilleurs. Animateur dans un centre de formation des apprentis du bâtiment pendant 30 ans, il gagnait à l’époque l’équivalent de 2000 euros par mois.

« J’ai l’impression qu’au milieu des années 1980, quelque chose a commencé à se dérégler. Je ne veux pas faire pleurer Margot ; je sais que bien d’autres personnes sont davantage dans la misère que moi. Le problème, c’est que je travaille et que je me déclasse tout en travaillant. Je me suis même appauvri par rapport à mes parents. »

« La colère des jaunes, je la comprends »

Expliquant être « tous les mois à découvert », Alain énumère la liste des dépenses qu’il doit régler chaque mois : « Je paie 600 € de remboursement pour la maison ; 100 € de carburant ; 150 € pour l’impôt sur le revenu et les impôts locaux. Il me reste 650 € pour l’eau, l’électricité, Internet et le téléphone, les courses et les assurances, qui sont un poste important. »

Des coûts fixes qui grèvent son budget et l’obligent même à faire appel à son père en cas d’imprévu. « C’est mon père de 90 ans qui me dépanne », raconte l’ancien animateur. Une situation qu’il qualifie de « lamentable ».

« J’ai baissé le chauffage, réglé le thermostat à 10 degrés dans la maison et installé en plus un poêle à granules. J’aimerais bien remplacer ma chaudière au fioul pour une chaudière plus écologique à condensation, mais ça coûte 15 000 euros », confie Alain.

Sa compagne l’aide aussi régulièrement à boucler les fins de mois et c’est même elle qui lui a offert son véhicule, une Dacia d’occasion d’une valeur de 7000 euros.

« Nos gouvernants ne voient pas la détresse des gens »

« Quand j’entends Édouard Philippe dire que le gouvernement va nous donner 5000 euros pour acheter une voiture qui en vaut 30 000, ça me fait hurler ! », s’emporte le Linois.

S’il ressent « un grand mépris de la part des politiques », Alain ne compte pas baisser les bras et il ne rechigne pas à faire quelques « extras ». Un week-end sur trois, il surveille un parking pendant la journée pour arrondir ses fins de mois.

« La colère des jaunes, je la comprends», affirme le quinqua. « Je vis aux crochets de mon père et de ma compagne. C’est une réalité. Nos gouvernants, eux, ne voient pas la détresse des gens. »

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