Gravement blessé à la tête pendant l’acte IX des Gilets jaunes à Bordeaux, Olivier Béziade était l’invité de Bruce Toussaint à l’occasion de la diffusion du documentaire Police, au cœur de l’enquête réalisé par BFMTV afin d’étudier « le modèle français du maintien de l’ordre ».
Présent sur le plateau de BFMTV ce lundi aux côtés d’autres invités, Olivier Béziade est revenu sur sa situation et son engagement en faveur du mouvement des Gilets jaunes. S’il lui a valu d’être sérieusement blessé pendant une manifestation à Bordeaux le 12 janvier, ce pompier volontaire de 47 ans assure néanmoins qu’il ne regrette pas son engagement, et ce même s’il souffre « beaucoup » psychologiquement.
« Je travaille depuis mes 17 ans, je suis agent de sécurité incendie, agent de maîtrise, je touchais 1800 euros [par mois, ndlr]. J’ai construit ma propre maison avec mon père, pour pouvoir vivre décemment », commence M. Béziade.
« Depuis deux ans, il faut que ma femme travaille pour que nous puissions faire face à nos charges. Les impôts augmentent, tout augmente, on arrive plus à vivre décemment avec nos deux salaires. On ne peut même plus aller manger au restaurant alors que l’on travaille tous les deux. »
« Le pain, la farine, tout augmente mais notre salaire reste le même »
Un constat amer auquel ce gilet jaune ne s’attendait pas après l’élection d’Emmanuel Macron : « On fait des heures tant qu’on peut. On travaille tout le temps et malgré ça, on arrive pas à boucler les fins de mois. On se demande où part notre argent. On nous dit de travailler plus, je n’ai pas voté pour monsieur Macron mais quand il a été élu, j’ai pensé : ‘Enfin un président jeune qui va redonner un sens à notre vie, un nouveau souffle ; et on va travailler plus pour vraiment gagner plus.’ »
Des espoirs que ce père de 3 enfants estime pourtant avoir été déçus. « Notre salaire n’a pas augmenté mais toutes les charges, tous les impôts augmentent. Tous les ans, ça augmente : le gasoil, l’essence, tout augmente. Même les produits de première nécessité : le pain, la farine, tout augmente mais notre salaire reste le même », regrette Olivier Béziade.
S’il affirme être toujours gilet jaune, il reconnaît ne plus participer aux manifestations. Sérieusement blessé à la tête pendant l’acte IX à Bordeaux – sa famille dénonce un tir de Lanceur de balle de défense (LBD) et attend les conclusions de l’enquête ouverte par le préfet de la région et le procureur de Bordeaux –, Olivier Béziade a passé un mois à l’hôpital. La gravité de son état avait d’ailleurs contraint les médecins à le placer dans le coma artificiel pendant 4 jours à cause d’une hémorragie cérébrale.
« Je veux dire merci aux ‘street medics’, sans eux je ne serai pas là », conclut le pompier volontaire qui avait rapidement été pris en charge par des médecins de rue avant d’être évacué par le Samu.
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