« Je ne mange qu’une fois par jour » de plus en plus d’étudiants d’Amiens sombrent dans la précarité à cause du confinement

Par Nathalie Dieul
14 avril 2020 22:25 Mis à jour: 15 avril 2020 11:32

Bien des étudiants se retrouvent dans une situation de plus en plus précaire à cause de la crise sanitaire actuelle. Ils ont perdu leur petit boulot, les restaurants universitaires sont fermés, et ils doivent quand même payer leur loyer. À Amiens, des étudiants témoignent.

Emmanuel Macron a promis, dans son allocution du 13 avril, des aides aux étudiants se trouvant dans les situations les plus précaires. Pour certains, il faudrait que ces aides arrivent rapidement.

« Mes parents m’ont envoyé 100 euros au début du confinement. C’est tout ce que j’ai pour me nourrir donc parfois je ne mange qu’une fois par jour ou alors pas du tout si je n’ai pas très faim. Ça me permet de rationner », explique à France 3 Cheick Tidiane Diarra, un étudiant malien confiné dans sa chambre de 10 m2 à la résidence universitaire du Bailly à Amiens Sud.

« Je n’ose pas parler de ma situation à ma famille qui vit au Mali. Là-bas, il y a la guerre. Je ne veux pas les inquiéter davantage », ajoute celui qui travaillait comme livreur de pizzas pour financer ses études grâce aux 700 euros qu’il gagnait. Comme il devait commencer un stage de fin d’études rémunéré de 6 mois, il a démissionné un peu avant le confinement. « Mais le stage a été reporté, donc je me retrouve sans revenus. »

De son côté, Yamina attend toujours un appel d’une assistante sociale depuis le 25 mars. « Elle devait m’envoyer le dossier pour faire une demande d’aide », témoigne l’étudiante qui a perdu son emploi d’agent administratif en intérim à cause du confinement.

En tant que présidente du syndicat étudiant UNEF Amiens Picardie, Chloé Hernandez assure que certains étudiants « ne peuvent plus payer leur loyer, d’autres se sont fait renvoyer de leur boulot à cause du confinement. En France, 46 % des étudiants travaillent pendant leurs études. Mais beaucoup bossent comme livreurs ou au Macdo, des boulots qu’on ne peut pas faire en télétravail ».

Cheick Tidiane Diarra a bien essayé de trouver un nouvel emploi, mais les employeurs lui ont répondu qu’ils « n’avaient besoin de personne ou qu’ils avaient réduit leurs effectifs ». Résultat : il n’a pas pu payer son loyer de 160 euros, et il doit se résoudre à aller aux Restos du cœur quand il a trop faim.

Yamina, quant à elle, a de quoi manger grâce à ses parents qui lui avaient fait des courses juste avant le confinement. « Je vis sur ces stocks-là, mais ça ne va pas durer« , s’inquiète-t-elle.

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