Précarité: environ un étudiant sur deux a déjà sauté un repas à cause de l’inflation, selon une étude

Par Emmanuelle Bourdy
13 septembre 2023 16:14 Mis à jour: 13 septembre 2023 16:14

Chez de nombreux étudiants, la précarité est une réalité. Dans une enquête menée par l’association Cop1 auprès de 812  représentatifs de la population étudiante française, près d’un sur deux a révélé avoir déjà sauté un repas. En cause, l’inflation.

Ce mardi 12 septembre, une étude publiée par l’association Cop1 et réalisée en partenariat avec l’institut Ifop, a révélé que, pour des questions financières liées à l’inflation, presque la moitié des étudiants sondés avaient déjà dû sauter un repas ou même avaient renoncé à acheter certains aliments.

« La moitié des étudiants souffre d’une manière ou d’une autre. C’est gigantesque »

Pas moins de 46% des étudiants interrogés ont répondu avoir déjà sauté un repas. Et pourtant sept sur dix font leurs courses dans des supermarchés hard discount tels que Lidl ou Aldi. Environ trois quarts des étudiants optent par ailleurs pour l’achat des produits les moins chers. De plus, lors des courses, un étudiant sur deux assure avoir déjà renoncé à l’achat de certaines denrées alimentaires, alors que sur l’ensemble de la population française, renoncer à ce type d’achat concerne 25% de la population, soit deux fois moins élevé.

L’inflation impacte de façon plus flagrante les jeunes. « La moitié des étudiants souffre d’une manière ou d’une autre. C’est gigantesque », déplore auprès de France info Benjamin Flohic, le président de l’association Cop1. Il souligne qu’avec l’inflation, « les étudiants se retrouvent dans une situation de difficulté assez grave ».

Évidemment, concernant les loisirs, plus de la moitié des étudiants ont fait une croix dessus (52%), de même que l’habillement. Les produits électroniques ainsi que l’hygiène et les cosmétiques sont également des postes sur lesquels les étudiants se privent, pour respectivement 45 % et 43 % d’entre eux. Les étudiantes peinent d’ailleurs à avoir suffisamment de protections périodiques, pour 23% d’entre elles, et ce, malgré les mises à disposition gratuites au sein des universités.

Une fois le loyer et les charges réglés, il ne reste que 50€ à un quart des étudiants

Sur la question de la santé, 36% des étudiants ont déjà renoncé à une aide médicale (y compris psychologique). Le sommeil est aussi un point sensible puisque 73% des personnes interrogées rencontrent des troubles du sommeil, 32% en ayant de manière fréquente et 41% « de temps en temps ».

Quant au logement qui représente une dépense importante, un tiers des sondés reconnaissent avoir des difficultés à payer leur loyer. Sans compter que 55% ont rencontré des problèmes pour trouver un logement. De plus, 39% des étudiants disent avoir déjà renoncé à se chauffer, un chiffre sensiblement le même que celui de l’ensemble des Français (40%). Et une fois le loyer et les charges réglés, un quart des étudiants interrogés indique qu’il reste moins de 50€ sur leur compte bancaire, 45% ayant encore entre 50 et 200€.

Benjamin Flohic a encore stipulé sur France info que le public se tournant vers l’aide alimentaire est « de plus en plus différent ».

« Pendant un temps, on avait des étudiants qui tombaient dans la précarité à cause de la chute de leurs parents dans la précarité après le Covid. Maintenant, on a des étudiants qui avaient des situations financières plutôt stables avant l’inflation et qui nous disent aujourd’hui, ‘à partir du 10 du mois, je n’ai plus d’argent’ », pointe encore le président de Cop1 Solidarité étudiante. Pour finir, l’étude menée par l’association Cop1 révèle que 62% des sondés ont un sentiment d’inquiétude pour leur futur, 20% étant très inquiets et 42% « assez inquiets ».

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