Premier Conseil des ministres avec Gabriel Attal et un gouvernement droitisé

Par Epoch Times avec AFP
12 janvier 2024 09:07 Mis à jour: 12 janvier 2024 11:04

Emmanuel Macron réunit vendredi pour le Conseil des ministres son nouveau gouvernement, une équipe droitisée avec l’arrivée de Catherine Vautrin et Rachida Dati, et assignée à une obligation « d’action » et de « résultats » par le Premier ministre Gabriel Attal.

Les 11 ministres et les trois ministres délégués nommés jeudi seront rassemblés à 11h00 à l’Élysée autour du président et de M. Attal, trois jours après la nomination de ce dernier à Matignon. « Le président et le Premier ministre s’exprimeront sur le sens de ce gouvernement, le cap, et il va y avoir aussi quelques attendus formulés en termes de méthode et d’action », assure l’entourage présidentiel.

La journée de vendredi sera également marquée par les cérémonies de passation de pouvoirs pour les portefeuilles ayant changé de titulaire, à commencer par l’Éducation nationale où M. Attal transmettra à 10h00 le flambeau à Amélie Oudéa-Castera, qui conserve la Jeunesse et les Sports à sept mois des Jeux Olympiques de Paris.

Signe d’une grande stabilité de l’équipe gouvernementale. De même, Bruno Le Maire (Bercy), Gérald Darmanin (Intérieur), Marc Fesneau (Agriculture), Sébastien Lecornu (Armées), Éric Dupond-Moretti (Justice), Christophe Béchu (Transition écologique) et Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur et Recherche) ont conservé leurs attributions.

Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Familles dans le gouvernement Borne, se retrouve rétrogradée ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes.

Deux entrantes pour « l’ancrage à droite de la macronie »

Parmi les entrants, un proche d’Emmanuel Macron, le chef du parti Renaissance Stéphane Séjourné, autrefois pacsé avec Gabriel Attal, se voit confier les rênes de la diplomatie française en remplacement de Catherine Colonna. Mais la surprise du chef est l’entrée à la Culture de Rachida Dati, ex-Garde des sceaux de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2009 et figure des Républicains, immédiatement exclue par le patron du parti, Éric Ciotti.

Autre recrue venue de la droite: Catherine Vautrin qui hérite d’un grand ministère social (Travail, Santé, Solidarités). L’ex-ministre de Jacques Chirac (2004-2007) avait rallié Emmanuel Macron en 2022 mais avait vu Matignon lui échapper in extremis au profit d’Élisabeth Borne, après une fronde interne des principaux cadres de la majorité.

La liste des 14 ministres, publiée vendredi matin au Journal officiel, est complétée par les macronistes Marie Lebec, première femme nommée aux Relations avec le Parlement, et Prisca Thevenot, nouvelle porte-parole du gouvernement, à la place d’Olivier Véran pressenti pour mener la liste présidentielle aux européennes.

Cette équipe restreinte, la plus jeune de la Ve République, sera bientôt complétée par une liste additionnelle de ministres délégués et de secrétaires d’État.

Les entrées de Rachida Dati et Catherine Vautrin confirment « l’ancrage à droite de la macronie qui était déjà très clair pour les Français, notamment avec les deux réformes symboliques sur les retraites et l’immigration », estime auprès de l’AFP Mathieu Gallard, directeur d’études chez Ipsos. La gauche ne s’est pas privée d’ironiser dès jeudi soir sur un gouvernement « Sarkozy IV ».

« Présomption d’innocence »  pour la ministre de la Culture mise en examen

« La ‘régénération’ c’est donc celle des dinosaures sarkozystes. Le ‘réarmement civique’ (expression employée par M. Macron lors de ses vœux, ndlr), c’est donc la nomination d’une ministre mise en examen pour trafic d’influence et corruption », a réagi sur X le premier secrétaire du PS Olivier Faure, sans nommer explicitement Rachida Dati.

La maire du 7e arrondissement de Paris est mise en examen depuis juillet 2021 pour « corruption » et « trafic d’influence passif par personne investie d’un mandat électif public » dans l’enquête sur des contrats noués par une filiale de Renault-Nissan, quand Carlos Ghosn en était le PDG. Elle nie toute irrégularité. Pas de quoi entacher, à ce stade, la popularité de Gabriel Attal, toujours crédité d’une « bonne image » dans l’opinion, selon un sondage Elabe pour BFMTV.

Le jeune Premier ministre a affiché sa détermination jeudi soir sur TF1, promettant « de l’action » et « des résultats » et vantant « l’énergie » de son équipe, en particulier de sa ministre de la Culture pour laquelle il a invoqué la « présomption d’innocence ».

S’il s’est très peu engagé sur ses décisions à venir, refusant notamment de confirmer une hausse de 10% de l’électricité et renvoyant à sa prochaine déclaration de politique générale, M. Attal a renouvelé l’engagement présidentiel de baisser les impôts pour les classes moyennes, érigées en priorité mardi lors de la passation de pouvoir à Matignon.

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