Après avoir annulé le jour de l’An, ce sont les festivités de Noël que le Premier ministre du Québec vient d’interdire. La décision de François Legault, annoncée le 3 novembre, n’est pourtant pas basée sur une recommandation de l’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ), avoue-t-il lui-même en conférence de presse.
« C’est une décision gouvernementale, ce n’est pas une demande claire de Santé publique », précise le Premier ministre du Québec dans la conférence de presse annonçant sa décision.
« Il a décidé d’écouter son instinct », a déclaré le chroniqueur politique Bernard Drainville au micro de la radio montréalaise 98.5.
Le 19 novembre dernier, le Premier ministre du Québec avait annoncé que les Québécois pourraient fêter Noël pendant quatre jours, entre le 24 et le 27 décembre, en prenant comme précaution un « confinement volontaire » d’une semaine avant et après les festivités, rapporte Radio-Canada.
Cette décision sacrifiait toute festivité pour le jour de l’An, date à laquelle le Premier ministre avait suggéré de regarder les célébrations de changement d’année à la télévision.
Moins d’une semaine plus tard, François Legault avait changé d’avis, en restreignant la population à deux rassemblements familiaux de 10 personnes maximum dans la période du 24 au 27 décembre, toujours en respectant des périodes de quarantaine de sept jours avant et après, indique Le Soleil.
L’annonce de l’annulation de Noël faite au 3 décembre ne concerne que les zones rouges, qui représentent presque toute la population du Québec, à l’exception de quelques zones peu peuplées, comme le nord de la province, se trouvant encore classées en zone jaune ou orange.
« À part le Nord-du-Québec, incluant l’Abitibi-Témiscamingue, puis le Bas-Saint-Laurent–Gaspésie, quelques sous-régions dans les Laurentides et l’Outaouais, tout le monde est en zone rouge », a rappelé le Premier ministre en conférence de presse.
Les chiffres de l’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ)
Justifiant sa décision d’interdire les festivités de Noël à cause d’une augmentation de nouveaux cas détectés du coronavirus de Wuhan, François Legault n’a pas pris en compte le fait que le nombre d’hospitalisations aux soins intensifs soit relativement stable depuis le 10 octobre.
En effet, depuis cette date, les chiffres de l’INSPQ indiquent une oscillation entre 72 et 103 personnes en soins intensifs par jour, avec des hauts et des bas. Au 3 novembre, il était de 97 hospitalisations en soins intensifs.
Du côté des cas confirmés depuis le début de l’épidémie du coronavirus – 139 926 personnes – par rapport au cumul de personnes testées – 2,2 millions, toujours selon l’INSPQ – cela représente un pourcentage de 6 % des personnes testées.
Quant au nombre de décès liés au Covid-19, il est relativement bas comparativement à celui du mois d’avril où il dépassait régulièrement 100 morts par jour avec un pic à 152 décès le 29 avril. Il oscille généralement entre 20 et 30 décès par jour depuis la mi-octobre, descendant à 18, 26, puis 5 décès par jour dans les trois jours précédant l’annonce de François Legault.
Le nombre total de décès au Québec – 7 183 – représente 0,08 % de la population du Québec.
« Chez les cas décédés, il y avait une condition médicale préexistante dans 97 % des cas. Parmi les cas hospitalisés, 87 % avaient une condition médicale préexistante », peut-on lire dans un rapport sur l’impact des comorbidités parmi les cas confirmés du nouveau coronavirus, réalisé par l’INSPQ sur les premiers mois de la pandémie.
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