Près de 700 personnes, en majorité des vacanciers, ont été évacuées dans la nuit en Corse, en raison de deux incendies, attisés par des vents soufflant jusqu’à 120 km/h, qui ont parcouru quelque 1.500 hectares de maquis.
« Le feu est dans les jardins des maisons, situées à la lisière de la végétation et les uns et les autres essaient de l’éteindre avec les moyens du bord », a constaté un photographe de l’AFP, présent à Pietracorbara, sur la côte est, une « zone plus urbanisée » selon les secours sur place, où sévit le feu parti la nuit précédente depuis Nonza, au nord-ouest de Bastia en pleine saison touristique.
Christian Burchi, 50 ans, un habitant de Sisco, explique vivre « un enfer ». « On essaie d’éteindre les flammes avec deux seaux d’eau et un tuyau dérisoire », raconte ce fonctionnaire de l’Éducation nationale, joint par l’AFP. « Il y a des feux de partout, ça brûle de partout », se désole cet habitant.
A minuit, le feu continuait de progresser dans une « zone plus urbanisée », où plusieurs routes départementales ont été fermées à la circulation, selon les autorités et témoins.
Par prévention, « 500 personnes ont été évacuées depuis un camping de Pietracorbara (…) et 180 autres à Sisco » vers des « écoles, couvent ou chez des habitants », a indiqué le préfet de Haute-Corse Gérard Gavory.
« Vers 18H00, on a commencé à évacuer tous les campeurs, pour qu’ils ne soient pas intoxiqués par les fumées qui arrivaient sur le camping », a raconté à l’AFP Véronica Guelfi, gérante du camping A Casaiola, à 5 km de Pietracorbara. Une centaine de ses clients ont quitté les lieux, mais elle et son mari, ainsi qu’une employée ont préféré rester : « Il n’y a pas de risque, on reste pour surveiller ». « Le feu est au-dessus des crêtes à environ un kilomètre d’ici. C’est impressionnant », décrit-elle, sans toutefois perdre son calme.
Sur ses conseils, des campeurs sont partis vers d’autres campings plus au Sud, d’autres sont allés dormir à l’école de Sisco.
« Quelques dizaines de randonneurs ont été mis à l’abri dans des refuges », selon le préfet, qui a invité « les personnes à rester dans leurs habitations, fermer leur portes et fenêtres ».
Un deuxième incendie, moins important, à Manso, au sud de Calvi, a parcouru 150 hectares de maquis et forêt « mais ne menace ni les habitations ni les personnes », a indiqué le préfet, en précisant que « l’endroit est inaccessible pour les secours ».
Une lettre ouverte de pompiers écœurés, épuisés et surexposés
Sur le terrain, « la progression du feu est rapide en raison de vents extrêmement violents qui soufflent jusqu’à 100 km/h en moyenne », a précisé M. Gavory.
Près de 240 sapeurs-pompiers et 45 engins sont engagés, mais les avions ne peuvent pas voler à cause des rafales de vent qui ont même atteint 120 km/h, ont précisé les secours. Selon le préfet, « les moyens aériens interviendront dès l’aube ».
Hier soir, les autorités ont de nouveau appelé la population à la plus grande prudence en Haute-Corse (nord de l’île) et dans le Var (sud de la France), en raison de risques d’incendies liés à une très forte sécheresse et aux fortes rafales de mistral prévues.
Depuis mi-juillet, le Sud-Est de la France et la Corse connaissent des incendies à répétition qui ont détruit plus de 7.000 hectares de végétation. Plusieurs personnes ont été mises en examen ces dernières semaines dans les enquêtes relatives à ces incendies. Hier, un jeune homme soupçonné d’avoir provoqué 16 incendies dans les Bouches-du-Rhône a été inculpé et placé en détention provisoire.
En début de semaine, les pompiers de Haute-Corse avaient publié une lettre ouverte « aux citoyens et aux incendiaires », faisant état de leur « écœurement », « épuisement », et « surexposition humaine et matérielle ».
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