Un an après le lancement par le gouvernement d’une stratégie de lutte contre la pauvreté, un collectif d’une trentaine d’associations s’alarment sur les conditions de vie « globalement dégradées » des personnes les plus précaires.
Selon les associations réunies au sein du collectif Alerte, dont Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre, le pouvoir d’achat des personnes les plus pauvres a diminué « suite à la baisse des APL et à la désindexation des allocations logement et des prestations familiales ».
« Cette frange de la population n’a pas bénéficié des mesures sur l’impôt sur le revenu ou la revalorisation de la prime d’activité », mesures prises à la suite du mouvement social des « gilets jaunes », a souligné Christophe Devys, président du collectif, lors d’une conférence presse.
Pour lui, ces mesures ont amélioré les conditions de vie des travailleurs modestes, mais en aucun cas celles des chômeurs de longue durée et des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) qui « se sentent exclus de la politique du gouvernement ».
Le #CollectifAlerte appelle le @gouvernementFR à prendre des mesures nouvelles et ambitieuses pour améliorer les conditions de vie des plus vulnérables et à mettre en œuvre une politique cohérente qui garde pour objectif l’éradication de l’extrême pauvreté à l’horizon 2030 ! pic.twitter.com/qHP8dHwEEu
— FondationAbbéPierre (@Abbe_Pierre) September 9, 2019
Pas loin de 9 millions de personnes pauvres en France
Les associations, qui s’interrogent sur la « cohérence » de la politique du gouvernement pour lutter contre la pauvreté, demandent des « engagements forts » pour les plus précaires comme la revalorisation du RSA ou des mesures d’urgence pour le logement, avant la mise en œuvre du revenu universel d’activité en 2023.
La « stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté », initiée le 13 septembre 2018 et dotée de 8,5 milliards d’euros, est néanmoins saluée par les associations qui y voient malgré tout une « mesure positive ».
De son côté, Claire Hédon, présidente d’ATD Quart Monde, a déploré le fait que la réforme de l’assurance chômage « va mettre des gens dans la pauvreté », pointant du doigt le « durcissement de l’accès au chômage ».
Par ailleurs, elle souhaite une évolution des politiques publiques vers les « 10% les plus pauvres » de la population. Depuis deux ans, « nous n’avons pas vu de gestes qui s’adressent à eux directement », ajoute-t-elle, tout en prônant un « objectif de dé-stigmatisation ».
La France comptait en 2016 quelque 8,8 millions de personnes pauvres, soit 14% de la population, selon l’Insee.
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