Un projet de parc éolien XXL, à l’étude au sud de Caen dans le Calvados, pourrait bien voir le jour vers 2025 avec des éoliennes de 225 mètres de haut, soit plus hautes que la Tour Montparnasse à Paris. Il s’agirait d’un record en matière d’éolien terrestre, ce qui inquiète la population.
C’est à Fontenay‑le‑Marmion, à quelques kilomètres de Caen, que le projet est sérieusement envisagé. S’il voit le jour, entre 7 et 15 éoliennes de 225 mètres de haut pourraient être érigées à proximité de la quatre voies de Falaise, la RN158, s’étendant sur les communes de Fresney‑le‑Puceux, Bretteville‑sur‑Laize et Cintheaux, rapporte Liberté Le Bonhomme libre.
Des éoliennes d’une telle hauteur sont habituellement réservées aux sites offshore, en pleine mer loin des côtes. Mais là, elles pourraient être implantées à seulement 700 mètres des premières maisons de Bretteville‑sur‑Laize ou Fresney‑le‑Puceux.
La hauteur du plus haut gratte‑ciel de France
Pour donner une idée de ce que représentent ces 225 mètres, cette hauteur serait presque trois fois plus élevée que celle du CHU de Caen (86 mètres). Les futures éoliennes dépasseraient aussi la hauteur de la Tour Montparnasse à Paris (210 mètres) pour atteindre pratiquement la hauteur du plus haut gratte‑ciel de France, la Tour First de Paris, qui culmine à 231 mètres.
Le nombre d’éoliennes à implanter par la société Neoen, l’un des leaders français de l’énergie renouvelable, n’a pas encore été déterminé avec exactitude, puisqu’il dépendra des études du vent. Un mat de 103 mètres de haut, rouge et blanc, est sur place depuis fin novembre sur le site prévu à ces fins.
« Un projet démesuré »
Un bon nombre de personnes s’est déplacé pour assister à une réunion d’information organisée par le maire de Fontenay‑le‑Marmion, David Gesnon, le 19 janvier dernier. Après la présentation du projet, les réactions ont été nombreuses, à commencer par celle de la maire de Rocquancourt, Florence Bouchard : « À Rocquancourt, nous n’en subirons que les nuisances… », a‑t‑elle remarqué, selon Ouest‑France.
Parmi les autres interrogations, la population a abordé la question du bruit et de l’impact visuel, de la menace pour les oiseaux migrateurs ainsi que les traces laissées par le démantèlement des éoliennes lorsqu’elles seront en fin de vie.
« C’est un projet démesuré. La concentration des nuisances au sud [de Caen, ndlr] m’embête », s’indigne un habitant de Rocquancourt, évoquant les nuisances des deux quatre voies, des lignes à haute tension ainsi que la présence du géant du déchet GDE. « On est la poubelle du sud de Caen. »
Lors de cette soirée, un collectif regroupant des riverains vivant à moins d’un kilomètre des implantations envisagées s’est constitué. Une page Facebook Stop éoliennes a aussi été créée le 12 janvier pour sensibiliser les habitants des communes environnantes aux nuisances et dangers que représente ce projet.
« Ce qui m’embête le plus, c’est la hauteur des éoliennes », s’inquiète Céline, habitante de Fresney‑le‑Puceux, dans une interview pour France 3. « Cela me fait peur par rapport au bruit que cela va générer nuit et jour. J’ai peur aussi pour la santé de mes enfants. Je ne connaît pas les conséquences que cela pourrait avoir sur la santé de ma famille. On n’a pas d’études là‑dessus. »
Selon France 3, la société Neoen a toutefois promis de tenir compte des avis locaux et assure que « les éoliennes peuvent cohabiter avec les villages en toute tranquillité ». Marion Giraud, directrice du développement régional Neoen, précise : « On va répondre à toutes les questions et on mènera toutes les études nécessaires pour que l’impact du parc éolien soit le plus maitrisé possible. On tiendra compte du questionnement des uns et des autres. »
Incitatif financier
L’enjeu financier pour les communes est de l’ordre de 50 000 à 100 000 euros chaque année. Un montant qui « paraît bien dérisoire au regard du budget annuel de la commune de 1,5 million d’euros… », indique Infos Eoliennes. « Un bien maigre butin pour défigurer le paysage et engendrer de nombreux problèmes pour les riverains. »
Selon le collectif des habitants de Castine‑en‑Plaine, l’enjeu financier ne tient pas compte non plus de la perte de valeur immobilière des habitations environnantes. « Les agents immobiliers estiment la perte de la valeur de nos biens entre 15 et 20 % », écrit le collectif sur sa page Facebook Stop éolienne Plaine sud de Caen.
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